RAPPENEAU Jean-Paul

Dialoguiste, Réalisateur, Scénariste

Biographie

Né à Auxerre en 1932, Jean-Paul Rappeneau commence sa carrière cinématographique au début des années cinquante. Assistant de metteurs en scène tels que Jean Dreville, Raymond Bernard ou Georges Lacombe, il collabore également à plusieurs courts métrages, en particulier avec Édouard Molinaro. En 1958, il travaille à une adaptation des  » Trois Mousquetaires « , un projet de Jacques Becker, interrompu par la mort du cinéaste. De 1959 à 1964, il se taille un beau succès dans la profession en tant que scénariste et dialoguiste en signant des films tels que Zazie dans le métro (Louis Malle) et L’Homme de Rio (Philippe de Broca).

En 1966, il réalise son premier long métrage, La Vie de château, qui obtient le prix Louis Delluc. Cyrano de Bergerac est son cinquième long métrage.

La première chose qui frappe dans le cinéma de Rappeneau, c’est le rythme de ses réalisations : 5 films en 23 ans ! Il se donne assurément le temps de polir ses scénarios et d’affiner ses projets, aidé en cela par des scénaristes aussi réputés que Jean-Loup Dabadie ou Jean-Claude Carrière. Minutieux, perfectionniste, il excelle dans le registre de la comédie où sa légèreté et son élégance trouvent un terrain de prédilection. On l’a parfois, à juste titre, rapproché de Feydeau, sans doute à cause de l’attention extrême qu’il prête au rythme de l’action. Son style vif et alerte s’épanouit tout particulièrement dans Les Mariés de l’an II, de même qu’il imprime à son adaptation de  » Cyrano de Bergerac  » une dynamiquet un envol qui  » collent  » parfaitement aux vers de Rostand.

Perfectionniste, Rappeneau l’est aussi, d’une part, pour tout ce qui touche aux costumes et aux décors, lui qui est si friand des films d’époque et, d’autre part, pour le choix des comédiens et ce qu’il est convenu d’appeler la direction d’acteurs, avec lesquels il entretient d’excellents rapports. Sur ce plan, Depardieu, qui n’avait jamais tourné avec lui, le compare à Renoir qui savait être si aimable avec les comédiens et ne les l’chait que lorsqu’il avait obtenu d’eux ce qu’il voulait ; Jacques Weber va dans le même sens :  » Je n’ai jamais rencontré un homme aussi courtois au sens vrai, au sens fort. Il illustre à merveille la formule de la philosophe Simone Weil : la gentillesse est la noblesse de l’intelligence. Il a une exigence intérieure secrète, indestructible : la fameuse main d’acier dans un gant de velours.  »

 » Quand j’ai revu la pièce montée par Jérôme Savary, en 1984, dit Rappeneau, elle m’a laissé une impression mitigée. Je lui ai découvert quelques rides : des redites, des surcharges, d’inutiles ornementations verbales, tout un côté fin de siècle résolument daté. Peu importe, à la fin de la représentation, je me suis retrouvé en larmes. Les années avaient passé, mais l’émotion était intacte. [’85] Pour Jean-Claude Carrière et pour moi, le propos était clair : il s’agissait de faire un film. Nous ne pouvions nous contenter d’une simple mise en image de la pièce. Nous voulions donner à cette histoire que nous aimions la dynamique et la tension d’un film. Nous avons donc résolument adapté les cinq actes de Rostand : mis à plat, analysés, et recomposés comme un scénario. « 

Filmographie

Scénariste et dialoguiste

1959 Signé Arsène Lupin (Yves Robert)
1960 Zazie dans le métro (Louis Malle)
1961 Vie privée (Louis Malle)
Le Combat dans l''eele (Alain Cavalier)
1964 L'Homme de Rio (Philippe de Broca)

Auteur-réalisateur

1958 Chronique provinciale (court métrage)
1966 La Vie de château
1971 Les Mariés de l'an II
1975 Le Sauvage
1982 Tout feu tout flamme
1989 Cyrano de Bergerac
1995 Le Hussard sur le toit
2002 Bon voyage

Mise à jour le 22 avril 2009