Synopsis
Lors d’un casting, une fillette apprend qu’elle doit se couper les cheveux pour obtenir le rôle.
Autour du film
Le regretté grand maître du cinéma iranien a toujours aimé alterner formats et durées. Abbas Kiarostami (1940-2016) a ainsi abreuvé ses presque cinquante ans de cinéma de films variés, donc ce méconnu No illustre la rafraîchissante curiosité. Huit minutes suffisent à installer son univers, fait de jeu entre le réel et la fiction, entre la captation documentaire et la mise en scène pure.
Produite par la Cinémathèque française, cette séance de casting en Italie joue avec la manipulation propre au Septième Art. Une première gamine âgée de quatre ans, Rebecca, répond poliment aux questions et résiste à la tentative d’instrumentalisation adulte, avant de céder la place à une série de plans rapides sur d’autres fillettes et leurs “non” enchaînés. Gros plans et regards caméras rivalisent de malice avec la grammaire de la réalisation.
Le film est aussi une ode à la féminité, à travers ces différents visages et cette jeunesse anonyme, à la portée universelle. L’aventure s’achève sur des chevelures au vent et célèbre la liberté en bord de mer. Une vraie portée politique, de la part d’un cinéaste issu d’une nation où la loi étatique force les femmes à se couvrir les cheveux en public et en extérieur, afin de ne pas attirer les regards.
(texte : L’Agence du court métrage – L’Extra Court)