Synopsis
Goodbye Julia raconte l’histoire de deux femmes qui représentent les relations compliquées et les différences entre les communautés du nord et du sud du Soudan. Elle se déroule à Khartoum au cours des dernières années du Soudan en tant que pays uni, peu avant la séparation du Soudan du Sud en 2011. Mona, une ancienne chanteuse populaire de la classe moyenne supérieure du Nord, qui vit avec son mari Akram, cherche à atténuer son sentiment de culpabilité pour avoir causé la mort d’un homme du Sud en employant Julia, sa veuve sans méfiance, comme servante.
Distribution
Eiman Yousif : Mona
Siran Riak : Julia
Nazar Gomaa : Akram
Ger Duany : Majier
Générique
Réalisation : Mohamed Kordofani
Scénario : Mohamed Kordofani
Musique composée et produite par : Mazin Hamid
Décors : Issa Kandil
Costumes : Simba Elmur
Photographie : Pierre de Villiers
Son : Rama Eid
Montage : Heba Othman
Pistes de travail
Le 9 juillet 2011, le sud du Soudan est devenu, en accédant par sécession à l’indépendance, le Soudan du Sud, soit le plus jeune état de la planète. Ce nouvel État espérait ainsi mettre enfin un terme au racisme, à la marginalisation et aux violences extrêmes dont les Sudistes, majoritairement catholiques, souffraient depuis 1955 et deux guerres civiles. En 2005 un plan de paix est signé, entre la rébellion sudiste, c’est à dire l’Armée Populaire de Libération du Soudan, l’APLS, et le pouvoir de Khartoum. Ce plan ouvrait une période de transition conduisant au référendum d’autodétermination, qui, après 98% de oui, a mené à la sécession du Sud, puis à son indépendance. Dix ans plus tard, le pays neuf semble cassé. La liesse et l’espoir ont disparu. Ce jeune État émerge d’une décennie marquée par une sanglante guerre civile qui a fait près de quatre cent mille morts, et l’a précipité dans une grave crise humanitaire. Aujourd’hui, sur douze millions d’habitants, huit sont dépendants de l’aide humanitaire et souffrent des plus forts taux de malnutrition depuis l’indépendance. Un million de Sud-Soudanais ont dû se réfugier au Soudan où, ayant renoncé à leur citoyenneté, ils sont considérés comme apatrides. Le Soudan du Sud Un million d’autres vivent dans des camps protégés par les Nations-Unies avec la peur, s’ils en sortent, qu’on les tue en raison de leur appartenance ethnique. — Jean-Philippe Rémy, Le Monde
Expériences
Le racisme pratiqué pendant de nombreuses décennies par la plupart des Arabes du Nord, au sein du gouvernement et de la population, a été l’une des principales raisons pour lesquelles 99% des Sudistes ont choisi de faire sécession. Moi-même, durant mon enfance à Khartoum, je ne connaissais personne du Sud, à part quelques employés de maison, comme si nous avions tous pratiqué un apartheid social. En écrivant ce film, j’essaye de me débarrasser de ce racisme hérité. Je suis animé par un sentiment de culpabilité et un profond désir de réconciliation. — Mohamed Kordofani