Biographie
(1898-1956)
La tombe de Kenji Mizoguchi, emporté par une leucémie en 1956 avant de pouvoir tourner Chroniques d’Osaka, son dernier projet, porte cette simple épitaphe : » Le plus grand cinéaste du monde « . L’affirmation peut sembler péremptoire, mais de toute évidence, Mizoguchi fut l’un des plus grands.
Parmi la centaine de films qu’il a réalisés, dont une partie importante a été perdue, les douze chefs-d’œuvre des années 50 sont devenus légendaires. Aussi bien Miss Oyu, L’Intendant Sansho, Les Amants crucifiés, Le Héros sacrilège que La Rue de la honte ont donné au travail du cinéaste sa perfection classique. Au fil des films, inspiré par le théâtre Nô, le Kabuki ou des écrivains occidentaux tels que Ibsen, Dostoà¯evski ou Tolstoà¯, Mizoguchi a su faire évoluer son œuvre, qu’au départ on disait brouillonne, vers une épure qui doit autant au lyrisme qu’au réalisme. Il a toujours refusé que le souffle tragique de ses films soit sacrifié sur l’autel de l’esthétisme, et toujours insisté pour que ses histoires soient précisément documentées, aidé en cela par la collaboration de son extraordinaire scénariste, Yoshikata Yoda. Le secret de Mizoguchi est une intransigeance de tous les instants, vis-à -vis de tous, techniciens comme acteurs. Il était capable, pour obtenir de ces derniers le meilleur, de les pousser jusqu’à l’épuisement en leur faisant faire et refaire d’interminables plans séquences.
Filmographie
Mise à jour le 14 mai 2009