(1883-1949)

Victor Fleming ne fait pas partie des cinéastes chez qui la volonté de faire œuvre personnelle, d’imprimer sa marque d’auteur se serait manifestée à  travers tout ou partie des films qu’il a réalisés. Il est au contraire représentatif d’une conception très américaine (souvent méprisée des européens) qui veut que le cinéma soit d »ord un divertissement, un produit de large audience, qui en s’appuyant sur un professionnalisme solidement éprouvé conduit à  la réalisation de  » bons films « . Sa carrière de vétéran du cinéma témoigne de ce professionnalisme. D »ord opérateur de Griffith, reporter de guerre en France en 1918, puis chef opérateur d’A. Dwann, il débute dans la réalisation en 1919. Il tourne une vingtaine de films durant la période muette dont une adaptation de Lord Jim. Au début des années 30 il entre sous contrat à  la M.G.M. qu’il ne quittera plus jusqu’à  son dernier film Joan of Arc (avec Ingrid Bergman). Il aura entre temps dirigé les deux plus gros succès du  » box office  » américain: Le Magicien d’Oz et Autant en emporte le Vent la même année. Des films comme Red Dust et Bombshell tournés avec la sensuelle  » blonde platinée  » Jean Harlow offrent une franchise de ton assez peu courante à  la puritaine M.G.M. De même avec son adaptation de Dr Jekyll et Mr Hyde dont certaines séquences font preuve de l’audace virile de ce réalisateur. Ses meilleures réalisations comptent des adaptations de romans d’aventure comme L’Ile au Trésor et Capitaines Courageux.