Biographie
Légende vivante d’Hollywood, auteur de succès financiers et cinéaste majeur de ces trente dernières années, Francis (Ford) Coppola est aussi l’exemple même de l’artiste indépendant. Son désir de tout contrôler, sa volonté de perfection, sa curiosité pour les nouvelles techniques et sa fidélité à son style, comme à ses thèmes, l’ont conduit à conna’eetre une carrière mouvementée. Tout en se voulant hommes d’affaires, il est resté un créateur de formes et un agitateur d’idées.
Né le 7 avril 1939 à Détroit, dans le Michigan, il est le fils d’un flà»tiste, chef d’orchestre et compositeur de musique d’origine italienne : Carmine Coppola. Touché par la poliomyélite à l’âge de dix ans, il garde longtemps le lit et s’y distrait en inventant des spectacles de marionnettes. Pendant ses études universitaires, il étudie le théâtre au Hofstra College, monte plusieurs pièces et en sort diplômé à 21 ans. Il entre alors au département cinéma d’UCLA (University of California Los Angeles) et gagne le prix du scénario Samuel Goldwyn pour » Pilma Pilma « .
Au cours de cette période, en 1962, il tourne un film érotique (Tonight for Sure !) et travaille pour le producteur indépendant Roger Corman. Il remonte et double des films d’aventures soviétiques, dirige la seconde équipe deThe Young Racers et The Terror (1962), avant de signer son premier film d’auteur, Dementia 13 (1963), un thriller d’épouvante en noir et blanc qui met déjà en scène les membres d’une famille, un thème qu’il exploite à nouveau pour son film de fin d’études : Big Boy (1966), une comédie sur la révolte d’un jeune homme bien élevé. Engagé comme scénariste chez Seven Arts, il écrit les scripts de Paris brà»le-t-il ? (René Clément), Propriété interdite (Sidney Pollack) et Patton (Franklin J Shaffner). Sans être crédité au générique, il travaille aussi sur Reflet dans un oeil d’or (John Huston). En tant que réalisateur, il filme un succès de Broadway, La Vallée du bonheur (Finian’s Rainbow, 1968). Le tournage de cette comédie musicale se déroule mal. Il ne s’entend pas avec le chorégraphe Hermes Pan et s’acquitte de la commande sans faire preuve d’originalité.
La même année, il fonde » American Zoetrope » avec son ami George Lucas et emmène des acteurs et une petite équipe sur les routes du pays, afin de réaliser Les Gens de la pluie (The Rain People, 1969). Il y désigne la réalité américaine contemporaine, analyse le désir d’indépendance difficile dans un monde où la solitude détruit l’individu et annonce ainsi un des éléments moteurs de sa thématique future. En parallèle, il aide George Lucas à réaliser THX 1138 (1970). L’échec commercial des deux films met leur firme en péril. Coppola fonde alors la » Directors Company » avec Peter Bogdanovich et William Friedkin.
à cette époque, Paramount possède les droits du roman de Mario Puzzo, » le Parrain « , mais ne parvient pas y intéresser les grands réalisateurs du moment (Sergio Léone refuse de le faire). On le propose à Coppola qui accepte et impose Marlon Brando dans le rôle principal. Cette histoire de famille devient un succès international. Le Parraingagne l’Oscar du meilleur film de l’année et Marlon Brando obtient celui du meilleur acteur. Avec cette vision très romantique de la mafia, Coppola devient un des plus importants réalisateurs d’Hollywood.
Sa société produit alors American Graffiti (1973) de George Lucas, film nostalgique sur le début des sixties et grand succès public. Lui-même tourne une œuvre plus intime : Conversation secrète (The Conversation, 1974). Virtuose et souvent expérimental, le film montre la réalité secrète d’une grande compagnie américaine de l’époque, traite de la solitude d’un responsable d’une société de surveillance, décline toutes les situations liées à la paranoà¯a et gagne la Palme d’or au festival de Cannes. Il encha’eene avec Le Parrain II (The Godfather II, 1974), qui gagne encore l’Oscar du meilleur film, mais aussi celui du meilleur réalisateur et du meilleur acteur de second rôle pour Robert de Niro.
La gloire et l’argent le poussent à devenir, selon ses termes, » un industriel du cinéma qui fait parfois des films « . Il devient propriétaire d’un journal, d’un théâtre et d’une compagnie de distribution cinématographique. Fort de sa puissance, il entame la réalisation d’un projet » impossible » sur la guerre du Vietnam : Apocalypse Now, s’endette pour le mener à bien, mais le film gagne à nouveau la palme d’or à Cannes et trouve le succès.
Coppola crée son studio (Zeotrope Studio), distribue le Hitler de Sybeberg et le Napoléon de Gance, produit Wim Wenders (Hammett) et Akira Kurosawa (Kagemusha), et investit dans les nouvelles technologies pour Coup de cœur (One From the Heart, 1982). Pendant le tournage de cette comédie musicale, les tracas financiers mettent sa société en péril. Il tente de retrouver le succès en visant le jeune public avec The Outsiders et Rusty James.
Tenace malgré ses revers de fortune, mégalomane pour les uns, courageux pour les autres, marqué par le sens de la famille (son père signe la musique de ses films , sa soeur cadette Talia Shire, son neveu Nicolas Cage et sa fille Sofia y jouent), il revendique sa nature d’auteur avec Cotton Club (1984), fresque virevoltante sur le banditisme à la fin des années folles, puis signe Peggy Sue s’est mariée (Peggy Sue Got Married, 1986), Jardins de pierre (Gardens of Stone, 1987) et Tucker (1988). Si la troisième Parrain (1990) et son spectaculaire Dracula (1992) lui rendent la faveur du public, Jack (1996) et L’Idéaliste (John’s Grisham’s The Rainmaker, 1997), sont à nouveau des échecs financiers. (No’ebl Simsolo)
Filmographie
Réalisations
- 1962 Tonight for Sure !
- 1963 Dementia 13
- 1966 You're a Big Boy, Now (Big Boy)
- 1968 Finian's Rainbow (La vallée du bonheur)
- 1969 The Rain People (Les Gens de la pluie)
- 1972 The Godfather (Le Parrain)
- 1974 The Conversation (Conversation secrète)
- 1975 The Godfather II (Le Parrain, deuxième partie)
- 1979 Apocalypse Now
- 1982 One From the Heart (Coup de cœur)
- 1983 The Outsiders
- 1983 Rumble Fish (Rusty James)
- 1984 The Cotton Club (Cotton Club)
- 1986 Peggy Sue Got Married (Peggy Sue s'est mariée)
- 1987 Gardens of Stone (Jardins de pierre)
- 1988 Tucker, The Man and His Dream (Tucker)
- 1989 Life without Zoe (la Vie sans Zoé)
(sketch : New York Stories) - 1990 The Godfather III, The Continuing Story (Le Parrain III)
- 1992 Dracula
- 1996 Jack
- 1997 The Rainmaker (L'Idéaliste)
- 2007 Youth without Youth (L'Homme sans âge)
- 2009 Tetro
Productions
- 1970 THX 1138 de George Lucas
- 1973 American Graffiti de George Lucas
- 1979 L'Étalon noir (the Black Stallion) de Carroll Balllard
- 1980 Kagemusha de Akira Kurosawa
- 1982 Hammett de Wim Wenders
- 1982 The Escape Artist de Caleb Deschanel
- 1983 The Black Stallion Returns de Robert Dalva
- 1983 Koyaanisqati de Godfrey Reggio
- 1987 Lionheart de Franklin J. Shaffner
- 1992 Wind de Caroll Ballard
- 1994 Mary Shelley's Frankenstein de Kenneth Branagh
- 1995 My Familly de Gregory Nava
- 1997 Buddy de Caroline Thompson
- 1999 Sleepy Hollow (Le Cavalier sans tête) de Tim Burton
Scénarios
- 1966 Paris brûle-t-il ? de René Clément
- 1966 Propriété interdite (This Property is Condemned) de Sidney Pollack
- 1970 Patton de Franklin J. Shaffner
- 1974 Gatsby le magnifique (The Great Gatsby) de Jack Clayton
Mise à jour le 24 octobre 2014