BRANAGH Kenneth

Acteur, Metteur en scène de théâtre, Réalisateur

Biographie

Le jeune Kenneth a neuf ans lorsque sa famille quitte les quartiers populaires de Belfast, où il est né en 1960, pour s’installer à  Reading dans le comté de Berkshire, dans le sud de l’Angleterre. Il découvre très tôt sa vocation de comédien et devient un jeune membre de la Royal Academy of Dramatic Art où il obtient la  » Bancroft Gold Metal  » pour son interprétation de  » Hamlet « .

Une fulgurante carrière théâtrale

En 1982, après avoir quitté l’Academy, il joue aux côtés de Rupert Everett une pièce de Julian Mitchell,  » Another Country « , pour laquelle il obtient le prix du Meilleur Espoir décerné par les théâtres du West End et par la société Plays et Players. Il interprète ensuite  » Maude in the madness  » de Tennyson au Upstream Theatre Club, et le rôle titre de  » Francis  » de Julian Mitchell au Greenwich Theatre.

En 1984, il entre à  la Royal Shakespeare Company où on le remarque pour la première fois dans le rôle de  » Henry V « , mis en scène par Adrian Noble ; il y obtient un véritable triomphe. On le voit également interpréter le roi de Navarre dans  » Peines d’amour perdues « , Laertes dans  » Hamlet  » et Mike dans  » Golden Girl « .

L’année suivante, il écrit  » Tell me honestly  » qu’il met lui-même en scène au Donmar Warehouse Theatre à  Londres, et monte  » Romeo et Juliette  » au Lyric Theatre de Hammersmith.

Quittant au bout de deux ans la Royal Shakespeare Company, il aborde le cinéma en jouant le rôle d’un archéologue dans le beau film de Pat O’Connor, Un mois à  la campagne (1987). Mais, surtout, en 1987, il crée avec le comédien David Parfitt, sa propre troupe, le Théâtre de la Renaissance, qui acquiert rapidement une renommée internationale. Outre les grandes œuvres de Shakespeare, il y monte également des pièces contemporaines, comme  » Public Enemy  » dont il est lui-même l’auteur. En 1989, pour aider financièrement sa jeune compagnie, il publie ses mémoires,  » Beginning « .

La découverte d’un cinéaste

Dès 1988, Branagh a entamé la production de Henry V qui conna’eet un immense succès critique : sélectionné aux Oscars, il reçoit les prix du  » Meilleur réalisateur  » du National Board of Reviews et du  » Meilleur nouveau réalisateur  » du New York Critics Circle, ainsi que deux Felix (Meilleur acteur et Meilleur jeune film européen de l’année 1989).

Le succès du film lui permet de tourner aux états-Unis un thriller, Dead Again (1991), interprété par sa femme, Emma Thompson, et lui-même : faisant référence à  Hitchcock et Welles, le film traite en parallèle une double intrigue, l’une, en noir et blanc, qui se serait déroulée il y a quarante ans – l’histoire d’un meurtre perpétré par un célèbre compositeur sur sa femme, à  l’aide d’une paire de ciseaux – et l’autre, en couleurs, mettant en scène le détective chargé de l’enquête, qui entretient avec la première d’étranges similitudes. Exercice de style, le film ne convainc guère.

L’année suivante, il tourne en Angleterre Peter’s Friend (Les Amis de Peter) : un homme, atteint du sida, convoque pour le nouvel an ses anciens camarades d’études. Derrière l’apparente réussite de nombre d’entre eux et après la joie des retrouvailles, les masques tombent et dévoilent de vieilles rivalités et surtout l’amertume de vies gâchées. Par-delà  une certaine théâtralité et un goà»t prononcé pour la virtuosité des dialogues, le film donne une image juste et émouvante de cette fin des années 80. Il obtient le prix Peter Sellers.

Puis il revient au  » film de théâtre « , avec un court métrage adapté de Tchekov, Swan Song, avec Richard Briers et John Gielgud, et surtout avec une comédie de Shakespeare, Beaucoup de bruit pour rien (1993) : transposée dans les jardins d’un château de Toscane, Branagh utilise les belles lumières italiennes pour rendre sensibles le jeu et la sensualité qui animent les personnages. Il y interprète le rôle de Benedick, et Emma Thompson, celui de Beatrice. C’est l’adaptation shakespearienne qui a obtenu le plus grand succès ces vingt dernières années.

En 1994, il dirige Robert de Niro dans un remake de Frankenstein, où il interprète lui-même le rôle de l’inquiétant docteur. Puis il écrit et réalise Au beau milieu de l’hiver, un petit film en noir et blanc décrivant une troupe de théâtreux ratés qui tentent de monter  » Hamlet  » dans une église. Le trait est un peu forcé et la comédie en devient pesante.

Il revient ensuite à  Hamlet mais en grandeur nature et en 70 mm. Dans le rôle titre, Branagh est entouré de Julie Christie, Billy Crystal, Charlton Heston, Derek Jacobi, Jack Lemmon, Rufus Sewell, Robin Williams, Kate Winslet et même Gérard Depardieu pour une très brève apparition. Présenté en deux versions (une longue de 4h01, en 70 mm, et une courte de 2h05, en 35 mm), le film rappelle les films à  costumes qui s’inscrivaient dans une  » tradition de qualité  » à  laquelle, pouvait-on penser, la Nouvelle vague avait mis depuis longtemps un terme.

Parallèlement à  cette carrière cinématographique, Branagh n’en a pas moins continué une intense activité d’acteur au théâtre : il joue dans  » Beaucoup de bruit « ,  » Comme il vous plaira « ,  » Hamlet  » et  » Look Back in Anger « , de John Osborne, mis en scène par Judi Dench et filmé pour la télévision. Il a entrepris en 90-91, une tournée mondiale avec  » Le Roi Lear  » et  » le Songe d’une nuit d’été  » pour lesquels il était à  la fois metteur en scène et acteur. Puis, en 1991, il a co-signé avec Peter Egan, une mise en scène de  » Oncle Vanya « . On l’a ensuite retrouvé dans  » Coriolan  » et dans  » Hamlet « , en 92-93.

Il a également interprété de nombreux rôles dans des séries dramatiques à  la télévision, et, en 1985, il a enregistré pour la BBC,  » The Shadow of a Gunman  » de Sean O’Casey. On lui doit aussi des enregistrements radiophoniques diffusés en livres-cassettes.

Parvenu au seuil de la quarantaine, Branagh est sans doute à  un tournant de sa carrière. S’il a su s’imposer comme l’un des grands acteurs shakespeariens de ce temps, à  l’image de ce que fut Laurence Olivier dans les années 40-50, peut-être lui faut-il maintenant se dégager de ce rôle d’acteur officiel et dà»ment patenté dans lequel il semble s’enfermer. Surtout, souhaiterions-nous, pour notre part, qu’il ne considère pas le cinéma comme un simple instrument au service du théâtre (ou d’une image médiatique de celui-ci, risquant de trahir à  la fois et l’un et l’autre), mais qu’il engage véritablement une réflexion novatrice sur les rapports, difficiles mais si féconds, entre ces deux branches ma’eetresses de l’art du spectacle, ce que Henry V avait laissé espérer.

Filmographie

Réalisateur

  • 1989 Henry V
  • 1991 Dead Again
  • 1992 Peter's Friends (Les Amis de Peter)
  • 1992 Swan Song (cm)
  • 1993 Much Ado About Nothing (Beaucoup de bruit pour rien)
  • 1994 Mary Shelley's
  • 1994 Frankenstein (Frankenstein)
  • 1995 In the Bleak Mid Winter (Au beau milieu de l'hiver)
  • 1996 Hamlet
  • 1999 The Betty Schimmel story
  • 2000 Love's Labour's Lost (Peines d'amour perdues)
  • 2006 The magic flute (La flûte enchantée)Acteur (outre ses propres films)
  • 1987 A Month in the Country (Un Mois à la campagne) de Pat O'Connor
  • 1989 High Season (Soleil grec) de Clare Peploe
  • 1995 Looking for Richard de Al Pacino
  • 1995 Othello de Oliver Parker
  • 1996 Shakespeare's Sister de Lesli Linka Glatter
  • 1996 The Normal Heart de John Schlesinger
  • 1996 Blind Flight de Danny Boyle
  • 1996 The Gingerbread Man de Robert Altman
  • 1998 Envole-moi (The Theory of flight) de Paul Greengrass
  • 1998 Celebrity de Woody Allen
  • 1998 La Proposition (The Proposition) de Lesli Linka Glatter
  • 1998 The Dance of Shiva de Jamie Payne
  • 1999 Wild Wild West de Barry Sonnenfeld
  • 2000 Comment tuer le chien de son voisin (How to kill your neighbor's dog) de Michael Kalesniko
  • 2000 La Route d'Eldorado (The Road to el Dorado) de Don Paul, Eric Bergeron
  • 2000 Alien love triangle de Danny Boyle
  • 2001 Le Chemin de la liberté (Rabbit proof fence) de Phillip Noyce
  • 2002 Harry Potter et la chambre des secrets (Harry Potter and the chamber of secrets) de Chris Columbus
  • 2003 Schneider's 2nd stage de Phil Stoole
  • 2003 Mission : impossible 3 de Joe Carnahan
  • 2004 Five children and it de John Stepenson
  • 2006 The magic flute (La flûte enchantée)
  • 2006 Comme il vous plaira (As you like it)
  • 2008 Valkyrie de Bryan Singer
  • 2007 Le limier - Sleuth  (Sleuth)
  • 2011 Thor
  • 2014 The Ryan Initiative

Mise à jour le 24 octobre 2014