Synopsis
Lengé est un pygmée baka. Parmi les siens, dans la forêt équatoriale, au sud-est du Cameroun, Lengé est conteur. Il connaît les récits du début du monde et les mélodies de Tibola, l’éléphant blanc. Il a vu l’oiseau Fofolo poursuivre les rayons du soleil. Du fond des âges, le visage et la voix de Lengé se souviennent de Gbanga-Tita, la calebasse de Dieu. « Il y avait la rivière, la forêt, les enfants… ». Il est le dernier conteur de cette partie de la forêt.
Générique
Réalisation : Thierry Knauff
Scénario : Thierry Knauff
Image : Michel Baudur, Antoine-Marie Meert
Montage : Thierry Knauff, Philippe Bourgueil
Son : Bruno Tarrière
Production : Productions du Sablier, Abacaris Films, les Films Terre Africaine
Durée : 7 min
noir et blanc
Interprétation
Conteur / Lengé
Autour du film
Ce qui nous étreint dès les premières images de Gbanga-Tita, ce sont les inflexions du visage et de la voix, cette façon que Lengé a d’être ailleurs (ses yeux parfois dans le vague) et ici (son écoute du chœur des enfants), un ailleurs dont il a le secret (qui touche à sa mémoire de conteur Baka), un ici qui l’expose à ceux qui viennent après lui (il est le dernier conteur et les enfants dont il a le souci sont une promesse d’à-venir). Thierry Knauff nous apprend que Lengé est mort «quelques semaines après (leur) rencontre». Ce dernier mot «rencontre» nous donne une indication sur le réalisateur. Il aurait pu aussi bien écrire «tournage» ou «film» mais c’est «rencontre» qu’il retient. Le mot rassemble finalement ce que doit être le film. C’est ainsi que nous découvrons «Gbanga-Tita» : nous rencontrons et Lengé et le film. Une histoire de grain (de peau, de pellicule et de voix), une histoire de regard et d’égard (pour celui qui est filmé et de proche en proche celles et ceux qui regardent).
Agence du court-métrage.com
Ce mouvement, cette tension de l’approche et de la saisie, cette façon de jouer des capacités du cinéma à être au monde doivent être entendus comme ce qui anime aujourd’hui le désir de cinéma de Thierry Knauff et dessine peut-être son devenir.
Jacques Kermabon / Festival de La Rochelle 2002
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Hommage à Thierry Knauff au Festival de la Rochelle 2002.