Catégorie : Analyses de séquence
Beaucoup de films ont raconté, avec talent ou mièvrerie, l’histoire d’un premier amour. La grande qualité du film de Yasmin Ahmad tient au fait qu’elle en parle en termes cinématographiques. Muksin est en effet construit sur deux régimes du temps. Celui, angoissé, de la famille de Muksin et des voisines, et celui de la famille d’Orked, où l’on apprend à vivre pleinement et sereinement le moment présent. Ce sont moins les faits rapportés qui importent que leur saveur, le goût qu’ils laisseront. Yasmin Ahmad s’inspire ici, sans l’imiter ou prétendre l’égaler, d’un cinéaste qu’elle admire, le Japonais Yasujiro Ozu, et tout particulièrement son film Le Goût du riz au thé vert (1952, diffusion DVD Carlotta Films).
Cette vidéo peut être regardée en liaison avec la rubrique « Mise en scène et significations » du dossier “Muksin”, p. 7-9.
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Analyse : Joël MAGNY
Réalisation : Jean-Paul DUPUIS