CHRISTIAN-JAQUE

Réalisateur, Scénariste

Biographie

(1904-1994)

Venu au monde en 1904 dans une famille bourgeoise, le jeune Maudet(1904-1994) conna’eet une enfance calme, hésite entre médecine et agronomie, pour s’orienter vers l’architecture.

Affichiste et critique

D »ord affichiste, il prend le nom de Christian-Jaque par amitié pour son camarade Jacques Chabraison, avec qui il conçoit les décors de Une java pour le réalisateur Henry Roussell, puis ils travaillent pour André Hugon et Julien Duvivier. Chabraison préfère l’architecture, Maudet/Christian-Jaque persiste comme décorateur sur quatre films de Hugon, où il apprend  » ce qu’il ne faut pas faire « . Il sera de l’équipe qui réalisera en Angleterre Les Trois Masques, premier film parlant français. Avec Duvivier, il crée les décors de La Vie miraculeuse de Thérèse Martin, Au Bonheur des dames (d’après Zola) et d’un mélodrame mondain, Maman Colibri.

En outre, à  dater d’octobre 1928, il devient rédacteur en chef de la revue Cinégraph, où se retrouvent les signatures de critiques respectés, d’historiens à  venir et de réalisateurs comme Edmond T. Gréville.

Le répertoire du vaudeville

Il débute avec une série de vaudevilles peuplés d’acteurs éprouvés : Pauley, Armand Bernard, Alice Tissot, Christiane Delyne, Pierre Stephen, Pauline Carton : Sacré Léonce, la Sonne(1904-1994tte d’alarme, la Famille Pont-Biquet, la Maison d’en face, Compartiment de dames seules Fernandel y est tour à  tour Un de la légion, un des Dégourdis de la Onzième, un humble forain qui remonte les siècles pour éblouir François 1er, Ernest le rebelle et Rapha’ebl le tatoué;.

L’essor des  » chiches-capons « 

Un roman de Pierre Véry dialogué par Prévert, une interprétation exclusivement masculine, le huis clos d’un pensionnat, et la poésie de la quinzième année le font passer à  un vitesse supérieure avec l’astuce, la naà¯veté et l’allégresse des  » chiches-capons  » des Disparus de Saint-Agil, qui enchantent l’enfance comme le spectateur du samedi soir.

Période bénie pour la fantaisie qui cache ou fait oublier l’atrocité du temps, l’Occupation favorise l’essor et le savoir-faire de Christian-Jaque prend son essor avec L’Assassinat du Père No’ebl, Sortilèges, Voyage sans espoir, qui retrouve les chemins du réalisme poétique d’avant-guerre, ou le flamboyant Carmen, tourné en Italie.

Une certaine ambition se révèle encore dans l’adaptation habile de Boule de suif de Maupassant, l’évocation de la bourgeoisie lyonnaise d’Un Revenant, mais La Chartreuse de Parme est surtout un brillant exercice de style lointainement stendhalien, D’Homme à  Hommes, la biographie exaltée et convenable du fondateur de la Croix-Rouge, Barbe-Bleue, un prétexte à  exercice coloré pour l’ancien décorateur.

La  » carolisation  » de la France

Après Fanfan la Tulipe, le réalisateur vit sur sa lancée, malgré le succès qu’il remporte avec des films qui servent surtout d’écrin assez mièvre à  la star française des années qui précèdent la Nouvelle Vague, Martine Carol : Lucrèce Borgia, Madame du Barry, Nana ou Nathalie.

Par la suite, il semble poursuivre le fantôme de la star européenne à  travers Sophia Loren (Madame Sans-Gêne, les Amours de Lady Hamilton), Brigitte bardot et Claudia Cardinale (Les Pétroleuses), ou chercher à  retrouver un secret perdu par des succédanés, de Fanfan, honorables mais sans conviction réelle : La Tulipe Noire et Marco-Polo, avec Alain Delon, Le Gentleman de Cocody, avec Jean Marais…

Derniers feux…

Si la percée et la domination de la Nouvelle Vague affaiblissent sa productivité, Christian-Jaque ne baisse pas les bras. Non seulement, Babette s’en va-t-en guerre, en 1959, est un énorme succès, c’est aussi un des rares bons rôles de Brigitte Bardot après Vadim et un film au charme indéniable. Si l’on peut préférer oublier Deux billets pour Mexico ou Docteur Justice, dans le domaine de la qualité française haut de gamme, Les Bonnes causes (1962) comme Le Repas des fauves (1964) sont des œuvres solides servies par des acteurs dirigés de main de maître. En 1985, Christian-Jaque, octogénaire, rend un hommage juste et émouvant à  un  » ami  » – plus qu’à  un  » ma’eetre  » – de sa génération, réduit à  l’inactivité avec Carné, l’homme à  la caméra. Il décède le 8 juillet 1994 à  Boulogne-Billancourt

Filmographie

  • 1932 Bidon d'or
  • 1932 Le Tendron d'Achille
  • 1932 Adhémar Lamplot
  • 1933 Ca colle
  • 1933 Un buf sur la langue
  • 1933 La Montre
  • 1934 Atroce Menace
  • 1934 Vilaine Histoire
  • 1934 Le Père Lampion
  • 1934 Compartiment de dames seules
  • 1935 La Sonnette d'alarme
  • 1935 Voyage d'agrément
  • 1935 La Famille Pont-Biquet
  • 1935 Sacré Léonce
  • 1935 Sous la griffe
  • 1936 On ne roule pas Antoinette
  • 1936 L'école des journalistes
  • 1936 Un de la Légion
  • 1936 Rigolboche
  • 1936 Monsieur Personne
  • 1936 Josette
  • 1936 La Maison d'en face
  • 1937 Les Dégourdis de la onzième
  • 1937 Les Perles de la couronne (avec Sacha Guitry)
  • 1937 à Venise, une nuit
  • 1937 Les Pirates du rail
  • 1937 François 1er
  • 1938 Les Disparus de Saint-Agil
  • 1938 Ernest le rebelle
  • 1938 Rapha'ebl le tatoué
  • 1939 Le Grand élan
  • 1939 L'Enfer des anges
  • 1941 L'Assassinat du Père No'ebl
  • 1941 Premier bal
  • 1941 La Symphonie fantastique
  • 1942 Carmen
  • 1943 Voyage sans espoir
  • 1944 Sortilèges
  • 1945 Boule de suif
  • 1946 Un revenant
  • 1947 La Chartreuse de Parme
  • 1948 D'homme à homme
  • 1949 Singoalla
  • 1950 Souvenirs perdus
  • 1951 Barbe Bleue (version française et allemande)
  • 1951 Fanfan la Tulipe
  • 1952 Adorables Créatures
  • 1952 Lucrèce Borgia
  • 1953 Destinées (un sketch)
  • 1954 Madame du Barry
  • 1954 Nana
  • 1955 Si tous les gars du monde
  • 1957 Nathalie
  • 1958 La Loi, c'est la loi
  • 1959 Babette s'en va-t'en guerre
  • 1960 La Française et l'amour (un sketch : Le Divorce)
  • 1961 Madame Sans-Gêne
  • 1962 Les Bonnes Causes
  • 1963 La Tulipe noire
  • 1963 Le Gentleman de Cocody
  • 1964 Le Repas des fauves
  • 1965 Guerre secrète (un sketch : Djibouti)
  • 1965 La Seconde Vérité
  • 1966 Le Saint prend l'affût
  • 1967 Deux billets pour Mexico
  • 1968 Les Amours de Lady Hamilton
  • 1971 Les Pétroleuses (avec G. Casaril)
  • 1975 Docteur Justice
  • 1977 La Vie parisienne
  • 1985 Carné, l'homme à la caméra

    Mise à jour le 30 avril 2009