Tyron Montgomery (de son vrai nom, Wolfgang Schrà¶ter) est né en Allemagne en 1967 et vit actuellement en Irlande et à  Paris. Il a étudié la physique à  Wuppertal et a fait, à  Kassel, des études de cinéma. Quest est son premier film.

Deux voix complémentaires

Quest n’aurait pu se faire sans les conseils de Paul Driessen, animateur reconnu né en 1940 en Hollande et enseignant à  Kassel. Le réalisateur de L’Histoire d’un petit yaourt (1968) et des Taches noires de la vache (1985) utilise les techniques classiques du dessin sur cellulo . Ses films requièrent la participation du spectateur et partent toujours d’un scénario très précis.

La quête par l’homme d’un bonheur qu’il ne peut pas trouver dans le quotidien, tel est le sujet que Thomas Stellmach voulait aborder. Il a travaillé pendant quatre ans sur ce film d’animation de 11 minutes avec Tyron Montgomery (coauteur et cameraman). Dans l’atelier du département  » communication visuelle  » de l’université, ils ont animé et déplacé 19500 fois la poupée articulée recouverte de sable et son environnement en papier, en pierre et en fer. Certains jours, ils parvenaient à  fabriquer sept secondes de film. Pour des raisons financières et techniques, il était, en effet, impossible d’enregistrer les plans selon des angles différents. C’est pourquoi un story-board, permettant de visualiser précisément le découpage, avait été méticuleusement préparé. Le tournage n’était plus qu’une formalité et consistait à  reproduire ces croquis. Le montage s’est, par conséquent, avéré basique. Il consistait simplement à  mettre les plans dans le bon ordre, à  travailler sur le rythme et le temps. Thomas Stellmach et Tyron Montgomery voulaient créer, pour ce film, une atmosphère particulière. Ils ont cherché et trouvé, à  l’université de Kassel, une formation étudiante, Wolfram Der Spyra, spécialisée dans la techno et la transe. La plupart des musiques ont été créées synthétiquement, avec du matériel digital et d’ordinateurs. Pour l’ambiance mélancolique qui caractérise le monde de papier, il a suffi à  Spyra de jouer quelques notes de flà»te.

La cheville ouvrière de Quest, Thomas Stellmach, est né en 1965 à  Straubing, en Allemagne. Il s’intéresse au cinéma depuis le lycée où il a obtenu de nombreux prix en graphisme et peinture. Il a étudié l’animation avec Paul Driessen au département  » communication visuelle  » de l’université de Kassel. Son travail de fin d’étude, Noch ein Korn (Encore un grain), qui décrit l’éducation d’un poussin par sa mère, une poule attentive et douée pour la pédagogie, fait preuve d’une grande inventivité. Depuis 1982, il a produit 16 films d’animation et enseigne à  l’Académie du film de Ludwigsburg ainsi qu’à  l’université de Kassel, ville dans laquelle il a fondé une maison de production de films d’animation, la  » Lichthof « . Thomas Stellmach a réalisé plusieurs courts métrages d’animation : Weeds (1990), Small Talk et Old Super Lady (1994), avant de recevoir pour Quest, en 1997, l’Oscar du meilleur film d’animation et de nombreux prix nationaux et internationaux, tel que le Prix spécial du jury 1997 du festival de Clermont-Ferrand ou le Cartoon d’or 1996 de l’Association européenne du Film d’animation de Bruxelles. Son dernier film, Chicken Kiev (2000), en images de synthèse, a d’ores et déjà  été récompensé. Stellmach reste très influencé par les films de Georges Lucas, notamment par Star Wars, ainsi que par Wallace et Gromit de Nick Park.