Biographie
(1953-1996)
En tant que réalisatrice, Christine Pascal conteste » l’hypertrophie de la notion d’auteur » qui, selon elle, affecte actuellement le cinéma français : c’est oublier que le cinéma se fait à plusieurs. Cette conception s’éclaire à l’examen de sa carrière. En effet, elle a été comédienne et scénariste avant que de passer à la réalisation. Par ailleurs, elle est l’épouse d’un producteur-scénariste, Robert Boner, un de ceux qui ont eu le courage de produire Jean-Luc Godard à un moment où le système commercial ne voulait pas de lui (Sauve qui peut (la vie) , 1979) et qui, bien évidemment, a produit Le Petit Prince a dit.
De nationalité suisse, elle est née à Lyon, le 29 novembre 1953, y commence des études qu’elle abandonne pour tourner comme actrice sous la direction de Bertrand Tavernier dans L’Horloger de Saint-Paul (1973) et Que la fête commence (1974). De lui, elle dit : » C’est Tavernier, un metteur en scène plutôt concerné par la question du public, et pas minoritaire, qui m’a fait entrer dans le cinéma et structurée comme cinéphile « . En 1977, elle aura l’occasion de travailler de nouveau avec le cinéaste lyonnais : elle co-signe avec lui le scénario du film Des Enfants gâtés, dans lequel elle intervient également comme actrice. Enfin, en 1985, toujours avec Bertrand Tavernier, elle joue dans Autour de minuit. En outre, de 1973 à 1990, elle maintient son activité de comédienne dans des films de Claude Miller, Andrzej Wajda, Diane Kurys ou Caroline Huppert.
Elle réalise son premier film, Félicité, en 1977, mais trouve peu d’échos favorables auprès de la critique. Dans une tonalité autobiographique, elle y traite des phobies d’enfance et n’hésite pas à prendre le risque de se mettre à nu, s’exposant ainsi aux réflexions pas toujours bienveillantes de la critique. Ce premier film était pourtant loin d’être déshonorant, ne serait-ce que par l’indéniable sincérité et les audaces du propos. On n’en retint, hélas ! que le côté exhibitionniste et provocateur.
(1953-1996)
En 1983, elle revient à la réalisation avec La Garce. Ce film, produit par Alain Sarde et interprété par Isabelle Huppert, est un peu à part dans sa carrière puisqu’il travaille le genre policier. En 1988, dans son troisième long métrage, elle s’intéresse à la peinture des milieux cinématographiques avec Zanzibar, avant de réaliser Le Petit Prince a dit qui sort en 1992 au Festival de Cannes où il impressionne beaucoup. Par son sujet, bien sûr, mais aussi par la beauté des personnages, aspect jusqu’à présent occulté dans ses films, masqué par la provocation qu’on se plaisait à lui reprocher. Et pourtant, quel plus grand risque que de parler de la mort d’un enfant.
En juillet 1994, elle tourne Adultère (mode d’emploi), qui sort sur les écrans en juillet 1995. Un an après, elle se donne la mort.
Filmographie
Mise à jour le 19 mai 2009