(1905-1990)

C’est Alexander Korda lui-même qui se chargea d’engager les réalisateurs. Son choix se porta d »ord sur Ludwig Berger (Ludwig Bamberger), né en 1892 à Mayence, en Allemagne et formé à l’opéra de Berlin avant de mettre en scène de nombreuses pièces de Shakespeare. Venu au cinéma en 1920, il avait été happé par Hollywood où il réalisa des œuvres légères. Très vite sans doute, Korda réalisa que ce ne pouvait être Berger qui lui donnerait le grand film populaire qu’il attendait. Aussi fit-il appel à Michael Powell qui avait fait ses débuts en France sur diverses productions comme photographe de plateau ou assistant aux studios de la Victorine à Nice, notamment aux côtés de Léonce Perret et du réalisateur américain Rex Ingram, qu’il allait retrouver acteur dans Le Voleur de Bagdad.

Après quelques films au budget modique, il avait en 1937 réalisé son premier film important dans une ‘eele des Hébrides, à l’angle du monde, remarqué par Korda qui lui confia la réalisation d’un long-métrage L’Espion noir (1937), avec Conrad Veidt, (le magicien Jaffar du Voleur de Bagdad). Powell, âgé de 35 ans, était le plus jeune de l’équipe et il allait se charger de dynamiter le projet trop sage du docteur Berger. Enfin, un troisième réalisateur, Tim Whelan, fut chargé des scènes de comédie. Agé de 47 ans, il avait écrit les scénarios puis réalisé quelques-uns des premiers films d’Harold Lloyd et pas mal de comédies musicales avant de s’installer en Grande-Bretagne où il avait dirigé dans divers films honorables, Laurence Olivier, Vivien Leigh, Rex Harrison entre autres.