Né en 1952 à  Dijon, E‰ric Valli est ébéniste de formation. D’abord photographe (il a publié sept albums), il aime se présenter comme un voyageur et un aventurier. Son premier voyage au Népal date de 1971, à  l’âge de 18 ans. « Vous savez, une fois que vous avez été au Népal, raconte-t-il, c’est très difficile de retourner vivre dans sa boîte à  chaussure' »  » à  partir de 1983, le Népal devient pratiquement sa seconde maison. C’est à  cette époque-là  qu’il visite pour la première fois le Dolpo, une des terres les plus isolées du monde (il faut presque trois semaines de marche à  pied pour y arriver), au nord-ouest du Népal. Et c’est en revenant du Dolpo qu’E‰ric Valli se met à  imaginer la première version de ce qui deviendra, dix-sept ans plus tard, Himalaya, l’enfance d’un chef.

Le scénario

E‰ric Valli a travaillé un an et demi sur le scénario. « Avant de trouver Olivier Dazat, le scénariste, raconte-t-il, j’ai travaillé avec d’autres auteurs, mais ils m’emmenaient dans des choses trop extérieures, trop artificielles et compliquées, on perdait la vraie nature du Dolpo. Avec Olivier, on a énormément parlé, des jours entiers. Et puis on est revenu à  la source des choses, la limpidité, la simplicité, la force. [’85] En fait, il n’était pas nécessaire de rajouter des éléments extérieurs. La vie de ces gens est si extraordinaire ! »

Olivier Dazat

Il se destinait à  être cycliste professionnel, mais une blessure l’en a empêché. Libraire, puis rédacteur en chef de la revue « Cinématographe », il a publié un recueil de nouvelles, qu’a remarqué Francis Veber, et qui lui a mis le pied à  l’étrier. Scénariste depuis neuf ans, il a signé le scénario de films comme L’à‰lève et M. Naphtali d’Olivier Schatszky, Je ne vois pas ce qu’on me trouve de Christian Vincent et Dis-moi oui d’Alexandre Arcady.

« Pour Himalaya, explique-t-il, je me suis inspiré du passage de relais entre un grand champion cycliste belge Rick van Looy et son successeur. Rick devait prendre sa retraite et il avait désigné Ward Sels, un type épatant, excellent coureur, pour lui succéder. Sauf qu’Eddy Merckx est arrivé. Il a tout balayé sur son passage et il est devenu le nouveau champion. Himalaya n’est rien d’autre que ça. La morale de l’histoire, c’est qu’on ne désigne pas son successeur, il vous prend votre place. C’est tout le problème de la filiation. Entre Tinlé et Karma, il y a une histoire d’amour et une histoire de haine. Tinlé voudrait que son fils prenne le relais, mais Norbu n’en est pas capable. Et Karma – qui prend le relais – voudrait être le fils de Tinlé. Mais c’est impossible – ils se ressemblent trop pour être père et fils. J’ai toujours été fasciné par les mythologies viriles, par la thématique masculine. C’est mon sujet de prédilection, la conjugalité de la haine, un couple d’hommes scellés par la rivalité. Je ne parle pas d’homosexualité, il s’agit d’une relation méta-sexuelle, comme dans Donnie Brasco. Le personnage joué par Johnny Depp est tellement fasciné par celui joué par Al Pacino que sa vie de couple passe au second plan. Jacques Perrin, E‰ric Valli et moi sommes des gens très différents. Ce qui nous a réuni sur ce projet, c’est une même fascination pour l’odyssée masculine, un monde sans femme. Pour moi, la notion de destin est une idée masculine. »

Pendant le tournage, le scénario a encore évolué. Ils ont réécrit, au jour le jour, sur le terrain, « au gré de l’expérience des protagonistes, car cette histoire colle tellement à  Tinlé, à  Norbu, à  Karma, qu’ils avaient forcément leur mot à  dire.« 

• 1988 Chasseurs de miel (Documentaire), Prix de l'Association Internationale des Documentaires Los Angeles 1989
• 1990 Chasseurs de ténèbres (Documentaire), Premier Prix des festivals de Monte-Carlo, Chicago, La Plagne
• 1997 Himalaya, l'enfance d'un chef, Nomination aux International Emmy Awards - New York 1991, aux Oscars - Los Angeles 1992, Premier Prix aux festivals d'Autrans, Antibes, Banff
• 2002 The biggest Step
• 2002 Honey Hunter
• 2006 La piste

Mise à jour le 26 mai 2009