Biographie
(1905-1934)
Né le 26 avril 1905, Jean Vigo est le fils d’Eugène Bonnaventure Vigo (Almereyda), longtemps, anarchiste radical, profondément antimilitariste et individualiste, et à l’occasion terroriste.
Jean, surnommé Nono, né d’une mère tout autant militante, conna’eet, enfant, la vie des réunions bruyantes et enfumées. En 1913, Almereyda, devenu journaliste, a choisi une voie plus politique. Pour financer son hebdomadaire satirique « Le Bonnet rouge », il évolue dans les sphères mondaines. Son pacifisme l’entra’eene dans une lutte à mort contre « L’Action française », organe d’extrême droite de Léon Daudet, qui l’accuse de trahison. Pris dans un piège juridico-politique, gravement malade, il est arrêté sous les yeux de son fils de douze ans. On retrouve Almereyda « suicidé » sans sa cellule de Fresnes en 1917. Adolescent, Jean Vigo n’aura de cesse de rassembler les documents destinés à le réhabiliter.
Sa mère, perturbée, ne lui est d’aucun secours. Lors de vacances à Montpellier le beau-père d’Almereyda, Gabriel Aubès, photographe, l’initie à cet art. Vigo aime alors aller au cinéma et songe à devenir opérateur. Il doit bientôt cacher son origine sous un nom d’emprunt, Jean Salles, patronyme de la mère d’Almereyda. L’état de ses poumons, déjà , le fait placer de 1918 à 1922 au collège de Millau.
Après des études secondaires à Chartres (sons son vrai nom, cette fois), réformé, il s’inscrit à La Sorbonne qu’il doit abandonner en 1926 pour le sanatorium de Font-Romeu, où il lit des ouvrages sur le cinéma (Delluc, Epstein, Moussinac, « L’Esthétique de la lumière », du philosophe Paul Souriau…). C’est là aussi qu’il rencontre àlizabeth Lozinska, dite Lydu. Ses souvenirs du collège de Millau lui serviront à écrire le scénario de Zéro de conduite, en 1933., qui sera interdit. Auparavant, Vigo a tourné en 1930 un documentaire très personnel et politique, à propos de Nice.
Durant le tournage de L’Atalante, lêu des canaux et l’hiver aggravent sa maladie et il meurt à la fin. Le film jugé trop peu commercial est défiguré par les producteurs. La disparition de Vigo à 29 ans a fait de lui un mythe, quelque chose comme le Rimbaud du cinéma. Regrettons plutôt un cinéaste qui semblait mener, dans ces années 30, le cinéma français dans une voie unique et originale. Ni le réalisme extérieur puis intérieur de Renoir, moins encore le réalisme poétique de Carné et Prévert ou le réalisme déjà noir d’un Julien Duvivier. Une poésie à la fois formelle et matérielle, sensuelle, chaotique, brutale et harmonieuse, qui empruntait certes au surréalisme jusque dans sa pensée parfois magique, mais conservait un esprit de révolte politique, sexuelle, viscérale. Il sera reconnu les années 50 et 60.
Filmographie
Longs métrages
Mise à jour le 29 mai 2009
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Films
dans le catalogue Images de la culture
Scène rouge (2 versions) - Voyage organisé (Vol. 4) de Charles Picq
A propos de Nice de Jean Vigo
Années 20 ou le Temps de l'illusion (Les) de Claude-Jean Philippe
Jean Vigo ou la Fièvre de l'instant de Claude-Jean Philippe
Jean Painlevé au fil de ses films (3) de Hélène Hazera