Biographie
(1906-2002)
Comme Fritz Lang, Robert Siodmack, Otto Preminger et d’autres, Billy Wilder fait partie de ces cinéastes européens exilés aux Etats-Unis face à la montée du nazisme.
Surnommé Billy par sa mère, Samuel Wilder est né à Vienne en 1906. Après des études de droit, le jeune journaliste se fait claquer la porte au nez après avoir tenter d’interviewer Freud, se glisse pendant quelques jours dans la peau d’un gigolo pour les besoins d’un reportage et, fort de son culot et de son talent d’écriture, finit en 1927, par franchir les portes d’un des plus puissant studio de cinéma de l’époque : la UFA à Berlin.
Il s’y fait la main en travaillant à l’écriture ou à la réécriture de scénarios (il travaillera avec Robert Siodmak). Lors de l’accession d’Hitler au pouvoir en 1933, il quitte immédiatement l’Allemagne pour Paris. C’est dans la capitale française qu’il réalise, en 1934, son premier film Mauvaise graine avec Danielle Darrieux) avant de s’envoler définitivement pour Hollywood. Il y rencontrera son mentor, le célèbre réalisateur de comédie Ernst Lubitsch, et son futur co-scénariste, Charles Brackett. Ensemble ils travaillent sur La huitième femme de Barbe-bleue, film que Lubitsch réalise en 1938 puis sur Ninotchka en 1939.
Dans ses comédies notamment, il tirera les leçons du cinéma de Lubitsch qui manie l’ironie et le sous entendus (souvent sexuel) comme personne. Uniformes et jupons courts, 1942, Sept ans de réflexion, 1955, Sabrina en 1954, et bien sûr, son chef-d’œuvre absolu, Certains l’aiment chaud qui connaîtra un succès triomphal à sa sortie en 1959.
Mais Billy Wilder goà»te à tous les genres. En 1944, avec Assurance sur la mort il réalise un des classiques du film noir. Et c’est avec un drame qu’il obtient la renommée internationale en 1945. Ce film, Le Poison, raconte la dérive d’un alcoolique aux côtés d’une femme incarnée par Marlène Dietrich. Dans Sunset boulevard, un autre classique, Wilder s’attaque cette fois au monde du cinéma, en mettant en scène en 1959, la rencontre entre un jeune scénariste sans le sou et une ex-star du muet, riche et névrosée.
En 1970, le réalisateur montre une fois de plus son audace en laissant entendre sur fond d’énigme policière dans La vie privée de Sherlock Holmes, l’homosexualité du célèbre détective et de son fidèle collaborateur, le docteur Watson. Deux ans plus tard, déjà dans l’ombre du Nouvel Hollywood depuis quelques années, Wilder réalise Avanti, une comédie d’une fraîcheur et d’une vitalité sans égal. Son dernier film Buddy, Buddy, 1981 est un tel échec qu’il ne sera même pas distribué en France.
Reconnu comme un des cinéastes les plus importants de son temps, figure de l’âge d’or du cinéma hollywoodien, il mourra le 27 mars 2002 en Californie.
Filmographie
- 1934 Mauvaise graine
- 1942 Uniformes et jupons courts (The Major and the Minor)
- 1943 Les Cinq Secrets du désert (Five Graves to Cairo)
- 1944 Assurance sur la mort (Double Indemnity)
- 1945 Le Poison (The Lost Weekend)
- 1947 La Valse de l'empereur (The Emperor Waltz)
- 1948 La Scandaleuse de Berlin (A Foreign Affair)
- 1949 Boulevard du crépuscule (Sunset Boulevard)
- 1951 Le Gouffre aux chimères (The Big carnival)
- 1953 Stalag 17
- 1954 Sabrina
- 1955 Sept Ans de réflexion (The Seven year itch)
- 1957 Ariane (Love in the Afternoon)
- 1957 L'Odyssée de Charles Lindbergh (The Spirit of Saint Louis)
- 1958 Témoin à charge (Witness for the Prosecution)
- 1959 Certains l'aiment chaud (Some Like it hot)
- 1960 La Garçonnière (The Apartment)
- 1961 Un, deux, trois (One, Two, Three)
- 1963 Irma la douce
- 1964 Embrasse-moi, idiot (Kiss me, stupid)
- 1966 La Grande Combine (The Fortune cookie)
- 1970 La Vie privée de Sherlock Holmes (The Private Life of Sherlock Holmes)
- 1972 Avanti !
- 1974 Spéciale première (The Front Page)
- 1978 Fedora
- 1981 Buddy Buddy
Mise à jour le 29 mai 2009