Synopsis
Bashu a perdu sa famille dans les bombardements et fui la guerre en montant clandestinement dans un camion. Orphelin, il se retrouve perdu dans un petit village au milieu de la campagne, loin de chez lui. Personne ne comprend sa langue, et la couleur sombre de sa peau lui attire que des moqueries. Une mère de famille décide de lui venir en aide. Elle lui donne à manger, lui fait prendre un bain et surtout elle essaie de communique avec lui…
Générique
Titre original : Bashu, Gharibé Kutcha
Réalisation : Bahram Beyzai
Scénario : Bahram Beyzai
Image : Firooz Malekzadeh
Montage : Bahram Beyzai
Musique : musique folklorique iranienne
Production : Ali Reza Zamin, Institut pour le développement intellectuel des enfants et jeunes adultes
Distribution : Carlotta Films
Couleur
Durée : 2 h
Interprétation
Sussan Taskulu / Naie
Parviz Purhoseini / Marie de Naie
Adanan Afravian / Bashu
Autour du film
D’un prévisible conflit entre la mère adoptive et l’enfant, Beyzai fait soudain une étrange scène de magie, entre exorcisme et psychanalyse. Ses images quasi documentaires, volontairement un peu plate, un peu terre à terre, se chargent par à-coups d’une densité de couleur et de folie qui laisse pantois. Devant sa caméra, les travaux et les jours se métamorphosent au détour d’un plan en chant païen en hymne à la terre, à l’eau et à la lumière.
Et la beauté de l’actrice au visage mouvant enrichit soudain l’anecdote quand elle risquait de s’enliser. Beyzaï trouve toujours un ressort inattendu qui redonne un souffle d’humanité à ses personnages, un élan surnaturel à ses paysages. Auant de raisons d’accueillir ce petit étranger.
Jean-Michel Frodon / Le Monde 5 avril 1991
L’énergie motrice de l’amour, qui est comme le thermodynamique du film, est soutenue de bout en bout par une bande-son percutante et sifflante, jouant aussi bien des cris d’animaux que des cris des humains ou des sons des objets. Naie ne parle-t-elle pas aussi aigu que l’aigle là-haut ? Le cratère du fou domestique, soufflant comme une tuyère, replonge Bashu dans ses hallucinations de bombardement. La fièvre de Naie sera repoussée par la transe (le transport amoureux) que provoque le furieux tambourinage de Bashu. Enfin, ces clochettes agitées, ces bassines frappées, Naie et Bashu ne nous disent-ils pas eux-mêmes que ça aide le riz à pousser ? Menace ou musique, le bâton peut servir à chasser l’autre ou, avec lui, à protéger la récolte.
François Niney / Cahiers du cinéma 442 avril 1991