Changement d’adresse

France (2006)

Genre : Comédie dramatique

Écriture cinématographique : Fiction

Archives LAAC, Lycéens et apprentis au cinéma 2014-2015

Synopsis

Nouvellement arrivé à Paris, le timide et maladroit David, qui joue et enseigne le cor, emménage dans le logement d’Anne, une jeune femme extravertie qu’il a rencontrée par hasard dans la rue.

David tombe amoureux d’une de ses élèves tandis qu’Anne s’éprend d’un client régulier du centre de photocopies où elle travaille. Dans les deux cas, leurs tribulations sentimentales sont imprévisibles et plus ou moins satisfaisantes. Mais quand ils retournent chez eux, David et Anne peuvent compter l’un sur l’autre pour trouver encouragement et consolation.

Distribution

NULL

Générique

Réalisation : Emmanuel Mouret
Scénario : Emmanuel Mouret
Image : Laurent Desmet
Musique : Franck Sforza
Son : Maxime Gavaudan
Montage : Martial Salomon
Décors :  David Faivre
Production : Moby Dick Films
Distribution : Shellac
Couleurs
Durée : 1h25
Sortie en France : 21 juin 2006
Interprétation
Anne / Frédérique Bel
Julia / Fanny Valette
Julien / Danny Brillant
David / Emmanuel Mouret
La mère de Julia / Ariane Ascaride

Autour du film

Ce « changement d’adresse » à caractère essentiellement postal ne signale conséquemment pas la volonté d’Emmanuel Mouret de se départir d’une habilité stylistique charmeuse éprouvée avec son film précédent, Vénus et Fleur (2003), une comédie déjà placée sous le signe de la parole et d’un désir amoureux consommé. Il y a en effet chez ce jeune cinéaste une adresse manifeste à l’élaboration verbale, mêlée à une approche pour une fois directe de la sexualité. Franche sans être violente ou revendicatrice, celle-ci contraste avec la pudibonderie de bon nombre de ses pairs, eux aussi amoureux des mots, mais dont l’ascèse formelle sous-entend immanquablement le caractère platonique des rapports.

Le charme printanier de ce cinéma tient il est vrai à des qualités inhabituelles au traditionnel portrait du jeune homme inhibé. Mouret tient par exemple une excellente idée de scénario grâce à la confusion établie oralement entre son instrument de musique et l’aspect avenant de son physique. « Comme vous devez avoir un beau cor ! » s’exclame Ariane Ascaride, grimée à plaisir en bourgeoise, (ce à quoi personne n’avait songé auparavant, l’inspiration de Mouret se révélant aussi simple qu’originale). « Voulez-vous que je vous le montre ? » répond David de la manière la plus urbaine, et Mouret de ne pas profiter ad nauseum de cette astuce dialectique. Si le récit repose donc sur quelques rebondissements et trouvailles passagères, le cinéaste est attaché à une forme de prédestination qui apporte davantage de consistance à l’ensemble. Le fatum poursuit David et détermine l’issue de son éducation sentimentale. Pour autant, Mouret conserve, comme au terme de Vénus et Fleur, une note finale en suspens, afin de soustraire son récit doux-amer à un cinéma systématisé et lui garder beaucoup de sa précieuse fugacité.

Julien Welter / Arte 23 juin 2009

(…) Changement d’adresse raconte une fois encore les émois amoureux d’un type à côté de la plaque, Jerry Lewis des cœurs, qui croit tomber la fille extravertie avec qui il est en colocation mais se trompe, se décide à séduire la jeune fille timide à qui il donne des cours de cor (l’instrument à vent, pas confondre). Et se trompe encore. Son moteur, c’est l’erreur continue. Ce qui donne au film un charme, celui des timides, des perdants, en même temps qu’il en positionne d’emblée tous les enjeux, s’amusant juste à déplier des situations sans surprises, forçant même parfois sévèrement sur le comique de répétition (le jeu de mots entre cor et corps, épuisant à la longue). Mais il faut reconnaître à Mouret un amour des acteurs (et pas seulement des actrices) quel que soit leur rang, et un naturel doux, qui permet à Changement d’adresse de se laisser voir toujours, cherchant moins le chef-d’œuvre total qu’une formule cinématographique équivalente à la caresse estivale d’un baiser volé.

Philippe Azoury / Libération 21 juin 2006

Vidéos

Emmanuel Mouret : candeur et désir

Catégorie :

À propos du cinéma d’Emmanuel Mouret, on pourrait parler de « principe de désir ». Dans cet entretien, il revient sur les différentes étapes de son travail : du choix du comédien jusqu’au refus de la maîtrise dans sa mise en scène, en passant par l’écriture de ses dialogues, Emmanuel Mouret cherche à retrouver cet état de candeur qui est, selon lui, le propre du désir. Mais attention « candeur » n’est pas à entendre dans un sens niais ; chez le cinéaste le désir, qui crée autant le suspense que la comédie, est un mouvement perpétuel qu’il veut tenter de saisir.


Cette vidéo a été conçue en complémentarité avec les rubriques « Réalisateur », « Scénario » et « Mise en scène » du livret enseignant Lycéens et apprentis au cinéma.

Pistes de travail

NULL

Expériences

NULL

Outils

L'Express (Interview de Emmanuel Mouret)
Télérama (Interview de Emmanuel Mouret)