Une chenille au milieu de ses congénères regarde le ciel avec une grande curiosité et attirance : une libellule, un hélicoptère, des oiseaux, un volant de badminton. Une partie de badminton se déroule tout près. La chenille curieuse se glissera dans le volant pour un voyage mouvementé dans les airs. Retombée au sol, elle aura un haut-le-cœur. Devenue papillon elle aura le mal de l’air.

Programme : Courts métrages Ecole cycle II

Réalisation, scénario : Alexeï Karitidi
Son : O. Vasilenko
Montage : V. Orel
Production : Second Frog Animation Group
Film :35 mm, couleur
Durée : 4 mn

Bien sûr cette chenille nous fait rire à se vouloir dans les airs avant d’être papillon. Bien sûr le dessin, le montage participent de ce rire et sont ébouriffants. La chenille aurait pu s’appeler autrement et nous aurions peut-être autant ri. Pourtant il nous semble que la force du film tient à ce titre choisi et à l’histoire à laquelle il renvoie. Alexeï Karitidi raconte à travers ce choix l’itinéraire d’un pays qui s’est vu avec Gagarin le cosmonaute (premier homme à voler dans l’espace) s’envoler vers le progrès et la domination du monde face au concurrent américain. Un pays qui au nom de ce progrès et d’un modèle de société masqua la misère sociale et la dureté d’un régime autoritaire. La chenille dans le volant du badminton, c’est Gagarin dans la fusée Vostok 1 (d’ailleurs ils ont la même forme). Mais les lendemains seront difficiles et la société soviétique se réveillera avec les ailes brisées comme notre chenille devenue papillon et incapable de voler.
Yann Goupil

• Qui était Gagarin ? En quoi notre chenille fait-elle penser au cosmonaute ?
• Qu’ y a-t-il dans le ciel qui attire tant notre chenille ? Et les hommes, qu’y voient-ils ?Fiche mise à jour en juin 2004