Synopsis
Dans le royaume, on raconte qu’une grosse bête vient vous manger au moment où on ne s’y attend pas.
Générique
Production Les Décadrés Productions
Scénario Pierre-Luc Granjon
Musique Timothée Jolly
Interprétation Yves Bardaut, Bruno Lochet
Autour du film
Depuis sa fort poétique Petite escapade, Pierre-Luc Granjon apparaît comme l’une des figures majeures du cinéma d’animation hexagonal. S’il a travaillé souvent à destination des jeunes publics, La grosse bête présente la faculté assez rare de pouvoir séduire les enfants tout en offrant différents niveaux de lecture aux adultes. Le film nous entraîne, à la manière traditionnelle des contes, dans un “royaume” où une communauté – qu’on ne situe ni dans le temps, ni dans l’espace – est l’objet d’une étrange menace. La savoureuse voix-off de l’ancien Deschien Bruno Lochet capte d’emblée le spectateur et les villageois aux physiques anguleux l’impliquent directement, l’emploi conjugué du “vous” et du “on” semblant signifier que cette société lambda pourrait fort bien être la nôtre…
La grosse bête qui dévore pourrait ainsi représenter beaucoup de choses existant réellement ou se rattachant à certaines croyances (un Dieu vengeur, par exemple). Et ce petit théâtre de la condition humaine se reflète parfaitement, à travers ses papiers découpés noirs, blancs et gris, dans notre société en crise et en proie à des peurs multiples. Avec humour, c’est la soumission, l’isolement volontaire, la limitation acceptée de ses propres libertés qui est dénoncée par un film hautement politique…