Saint-Festin (La)

France (2007)

Genre : Autre

Écriture cinématographique : Court-métrage, Film d'animation

Court-métrage, Film d'animation

Synopsis

Hourahhh ! Demain c’est le 40 novembre ! C’est la Saint – Festin,
la grande fête des ogres, alors si vous n’avez pas encore attrapé
d’enfant dépêchez-vous et bonne chasse !!!

Générique

• Éléphant d’or au festival Travelling “junior” de Rennes en 2008
• Prix du public au festival itinérant du Val de Marne Ciné Junior en 2008
• Prix du meilleur film d’animation, mention spéciale du jury national et mention de la presse au festival international du court métrage de Clermont-Ferrand en 2008

Autour du film

Un ogre qui n’a plus qu’une seule dent, c’est comme une fée sans baguette, une sorcière sans balai, un jour sans vin (c’est mon grand oncle qui disait ça). Mais, force est de constater qu’il n’avait pas vraiment tort et que, dans l’impossibilité de satisfaire ses plus doux plaisirs, la vie est amère (ça, c’est ma grand-mère qui le dit). Dans le précédent court métrage d’animation, que nous avons réalisé en 2001 et qui s’intitule On a beau être bête, on a faim quand même, ces ingrédients étaient déjà là. Il s’agissait déjà de nourriture, de frustration et d’insatisfaction, de recherche du plaisir et d’amour « à mort » puisque les deux personnages affamés et perclus d’amour l’un pour l’autre, finissaient par se manger. Avec un ogre, je reste donc dans le domaine du cannibalisme. Et, finalement, cette histoire se résout aussi par l’amour, si ce n’est que son déroulement est strictement l’inverse du précédent : deux amoureux finissaient par se manger (On a beau être bête, on a faim quand même). Un ogre qui mangeait les enfants finit par tomber amoureux (La Saint-Festin).

Non, les ogres ne vivent pas que dans des châteaux au fin fond de la forêt. La preuve, cet ogre-là vit dans un appartement comme vous et moi, on peut le croiser dans le métro ou au supermarché, ou pire : dans la rue, la veille de la Saint-Festin.  La Saint-Festin ? Bien sûr qu’elle existe puisqu’on en parle même à la radio. Le vrai, l’inventé, le rêvé, tout se mélange.

Dans les dessins aussi. Parfois, il y a juste le trait simplissime du crayon, puis un « collage réaliste » tiré d’une gravure ou d’une photographie, souvent aussi le mélange des deux.

Les motifs se répètent et se confondent pour marquer un lieu ou une appartenance. Par exemple les carreaux vichy bleus servent à la fois pour le mouchoir, la couette, la nappe de l’ogre.

Les couleurs sont utilisées pour montrer ce qui est important. Le rouge de la robe de flamenco ce n’est pas seulement la couleur de la robe c’est aussi l’éblouissement et la confusion des sentiments.

Les décors sont réduits à l’essentiel, c’est à dire que tout sert au déroulement de l’histoire. Ils sont là uniquement pour mettre en scène un événement, situer l’action. (Le métro, c’est trois affiches, un wagon et un début de tunnel. Le dentiste : une lumière éblouissante, un fauteuil, un tabouret. Quelquefois même, ils sont réduits à de simples objets : un tapis, des bottes.
Si les décors rattachent l’histoire au réel (supermarché, métro), ils ne le sont pas pour autant et sont eux aussi des mélanges de plusieurs sources graphiques : gravures (bol, lampe …), photographies (pièce de 1 euro), tissus (nappe, torchon)..

(extrait de la note d’intention des réalisateurs)