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Noï Albinoï

Allemagne, Danemark, Islande (2002)

Genre : Comédie dramatique

Écriture cinématographique : Fiction

Archives LAAC, Lycéens et apprentis au cinéma 2006-2007

Synopsis

Dans un village perdu au fin fond d’un fjord islandais, Noï, grand dadais albinos de 17 ans au crâne rasé et aux allures dégingandées, s’ennuie ferme. Il n’est à l’aise nulle part – ni chez sa grand-mère, une femme avare de mots, ni avec son père, vieil adolescent alcoolique et fan d’Elvis qui ne peut assumer sa garde, et encore moins à l’école, qu’il sèche régulièrement. Il s’évade comme il peut ; se terre dans une cachette creusée sous la maison de sa grand-mère, où il rêvasse et lit ; joue au Mastermind chez le bouquiniste du coin ; passe à la station-service pour voir la jeune Iris, dont il est amoureux et avec qui il projette de fuir définitivement cet enfer blanc…

Générique

Titre original : Noï Albinoï
Réalisation : Dagur Kari
Scénario : Dagur Kari
Image : Rasmus Videbaek
Son : Petur Einarsson
Montage : Daniel Dencik
Musique : Slowblow
Décors : Jon Steinar Ragnarsson
Costumes : Linda B. Arnadottir, Tanja Dehmel
Coiffure et maquillage : Frida Metusalemsdottir
Production : Zik Zak Filmworks, Essential Filmproduktion, The Bureau et M&M Production
Distribution : Haut et Court Distribution
Couleur
Durée : 1 h 33
Interprétation
Noï / Tomas Lemarquis
Kiddi Beikon / Thröstur Leo Gunnarsson
Iris / Elin Hansdottir
Lina / Anna Fridriksdottir
Oskar / Hjalti Rognvaldsson
Prestur / Petur Einarsson
Gylfi / Kjartan Bjargmundsson

Autour du film

Avec ce premier film, rafraîchissant et splendide, où comédie et tragédie se rejoignent pour conter la solitude, le jeune cinéaste islandais Dagur Kari apportait en 2002 une saine et revigorante bouffée d’oxygène au cinéma. Située dans l’entre-deux indécidable de la comédie et de la tragédie, cette chronique de la vie d’un adolescent en quête d’ailleurs, dont on ne sait pas trop s’il est un idiot ou un génie, amuse, met mal à l’aise et attendrit tout à la fois. Au cœur de l’isolement et du silence se nichent des moments tendres, poétiques, notamment les rencontres entre Noï et Iris ou simplement l’apparition d’un arc-en-ciel ; mais aussi des instants cocasses : quand la grand-mère réveille l’adolescent à coups de fusil ou que Noï se fait remplacer par un magnétophone pour pouvoir sécher l’école à son aise. De cet humour décalé naît toute la profondeur du drame, dans un monde où la communication est impossible, où la seule issue semble être la fuite. Mais même dans la fuite, Noï échoue, enchaînant maladresses et plans foireux. Un tragique coup du destin lui permettra, paradoxalement, de partir vers une autre vie… Un film splendide réalisé par un cinéaste prometteur, dont le deuxième long métrage, Dark horse, qui a suscité de nombreux éloges lors d’une projection aux États-Unis, sort prochainement en salles en France.

Arte, 14 mars 2006

Se refusant à une simple lecture psychologique du déroulement du film, le cinéaste multiplie intelligemment les interprétations possibles des personnages et de leurs comportements. De nombreux signes nous sont donnés à voir sans que l’on sache s’ils sont à prendre au sérieux ou pas. Noi est au cœur de cette ambiguïté. Surdoué ou idiot du village, victime de circonstances qui le dépassent ou responsable de son propre sort, c’est au spectateur de juger. Sa condition d’albinos à laquelle il n’est jamais fait référence, nous reste toute aussi mystérieuse. Quand au final survient une catastrophe qui met à mal une partie de la communauté, là aussi son origine et son déroulement ont quelque chose d’énigmatique. Toutefois, le film ne nous invite pas à nous interroger sur le rôle du destin sur la vie de chacun. Tous doivent s’adapter aux circonstances et Noï le premier, qui se voit offert, de manière brutale et inattendue, le second départ auquel il aspirait.

Boris Bastide / artélio.org

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