Perdrix

France (2019)

Genre : Comédie

Écriture cinématographique : Fiction

Lycéens et apprentis au cinéma 2025-2026

Synopsis

Pierre Perdrix vit des jours agités depuis l’irruption dans son existence de l’insaisissable Juliette  Webb. Comme une tornade, elle va semer le désir et le désordre dans son univers et celui de sa  famille, obligeant chacun à redéfinir ses frontières, et à se mettre enfin à vivre.

Distribution

Swann Arlaud : le capitaine de gendarmerie Pierre Perdrix
Maud Wyler : Juliette Webb, la voyageuse
Fanny Ardant : Thérèse Perdrix, l’animatrice de radio
Nicolas Maury : Julien Perdrix, le biologiste
Patience Munchenbach : Marion Perdrix, la fille de Julien
Alexandre Steiger : le lieutenant de gendarmerie Michel Smicer
Adama Niane : le lieutenant de gendarmerie Arsène Njo Léa
Xavier Boulanger : Éric
Atmen Kelif : Serge
Louise Szpindel : l’institutrice
Olivier Lambert : le guitariste du bar
Sébastien Poirot : Sébastien, un chanteur
Tobias Nuytten-Vialle : Joël
Yan Tassin : Pascal, le jeune gendarme
Nicolas Chupi : Xavier
Baptiste Kerroué : Cédric
Aristide Chef : le type du bar des Vosges
Cécile Fisera : la jeune femme nudiste
Bruno Dreyfürst

Générique

Réalisation : Erwan Le Duc
Assistants réalisateurs : Lucas Louberesse et Manon Garnier
Scénario : Erwan Le Duc
Décors : Astrid Tonnellier
Costumes : Julie Miel
Directeur de la photographie : Alexis Kavyrchine
Montage : Julie Dupré, assistée d’Anaïs Berthier
Musique : Julie Roué
Son : Mathieu Descamps

Autour du film

Décalés

Les personnages d’Erwann Le Duc paraissent toujours posés à quelques pas d’eux-mêmes. Le premier plan sur Thérèse Perdrix, la mère de famille interprétée par Fanny Ardant, illustre bien ce porte-à-faux qui déséquilbre tout le film, le faisant pencher parfois vers l’humour anglais, limite nonsense, et parfois vers les frontières du tragique : la voix reconnaissable entre toutes de la comédienne française parle d’amour. Thérèse est de dos, elle fait face à un micro. Avatar de Macha Béranger, elle discute avec un auditeur, quelque part. On comprendra que celle que l’on vient de prendre pour une star de la radio émet en fait depuis son garage, pour un auditoire quasi inexistant. Et que derrière le gag et le ridicule apparent de la situation se cache un vrai drame.

L’irruption de Juliette Webb (Maud Wyler) dans cette famille où rien ne va vraiment droit mais où tout tient debout comme par miracle va faire exploser l’équilibre précaire. On ne sait rien de son histoire, elle ne respecte rien, se moque des conséquences de ses actes et refuse surtout de susciter le moindre attachement chez quiconque. Sauf que !

Chacun vit sa vie

Elle va pourtant se lier avec le capitaine des gendarmes, Pierre Perdrix (Swann Artaud, vu dans Petit Paysan), le fils de Thérèse, qui sacrifie tout à son devoir dans un coin des Vosges où jamais rien ne se passe. Ou presque. Chez les Perdrix, chacun vit sa vie, l’un se passionne pour les vers de terre, l’autre ne pense qu’à devenir championne de tennis de table, la mère collectionne les amants depuis la mort de son mari, et le fils gendarme… est gendarme !

L’apparente désinvolture de la jeune femme débordante de charme, s’immisçant dans la vie de cette apparence de famille va libérer chacun de ses membres, mais parviendra-t-elle à rester insensible ?

Comédie amoureuse mais pas seulement

Le pitch est un peu long et sa lecture donnerait-elle l’impression de tout dévoiler ? Eh bien non, car dans ce film, autant que l’histoire, elle-même très attachante, c’est la manière de mener le récit qui importe. Les dialogues, aussi bien que les situations conduisent à des émotions parfois contradictoires, du rire le plus franc à la mélancolie. Le rythme toujours bien mené ne laisse pas le spectateur mariner dans l’un ou l’autre de ces sentiments : à peine attendri, il éclate de rire, juste remis de son hilarité, il est touché au cœur.

Tous les comédiens participent de ce voyage au pays des émotions, sans jamais en faire trop, trouvant toujours le ton juste. Et ce n’est pas toujours facile quand, par exemple, un gendarme, pris de passion pour le chanteur, interprète « Entrez dans le rêve » de Gérard Manset devant l’auditoire perplexe d’un café à moitié vide. Cherchant une définition pour son film, Erwann Le Duc le qualifie de « comédie amoureuse », il manque quand même dans ces deux mots la dimension de l’éclat de rire, toujours en embuscade au tournant de chaque scène.