Pour un instant, la liberté

Autriche, France (2009)

Genre : Comédie dramatique

Écriture cinématographique : Fiction

Archives CAC, Collège au cinéma 2012-2013

Synopsis

Arman, 5 ans, dans le but de les ramener à leurs parents qui vivent en Autriche. Mais ils doivent d’abord passer par la Turquie et attendre un hypothétique visa qui tarde à venir. Ils font alors la connaissance d’autres réfugiés iraniens : un couple et leur petit garçon cherchant à prouver aux pouvoirs publics qu’ils sont persécutés pour des motifs politiques ou encore un professeur et un jeune Kurde qui surmontent leurs difficultés quotidiennes grâce à un incroyable sens de l’humour…
Des hommes et ces femmes qui attendent désespérément de gagner l’Europe, terre de liberté…

Distribution

Navid Akhavan / Ali
Pourya Mahyari  / Merdad
Karman Rad / Kian
Payam Madjlessi / Hassan
Elika Bozorgi / Azy
Sina Saba / Arman

Générique

Titre original : Ein Augenblick Freiheit
Réalisation : Arash T Riahi
Scénario : Arash T Riahi
Image : Michi Riebi
Musique : Karuan
Son : Mohsan Nasiri
Décors : Christoph Kanter
Costumes : Monika Buttinger
Producteurs : Veit Heidushka, Michael Katz, Margaret, Ménégoz
Distribution : Les Films du Losange
Couleurs
Durée : 1h50
Sortie en France : 28 janvier 2009

Autour du film

Réfugié en Autriche depuis l’âge de neuf ans, Arash T. Riahi, le réalisateur de ce film, est originaire d’Iran. C’est donc un peu son histoire qu’il met en scène dans ce film consacré à divers réfugiés iraniens en attente de visa pour l’Europe. Après avoir passé clandestinement la frontière, plusieurs personnages se retrouvent à Istanbul, où ils tentent d’obtenir le fameux sésame. Il y a là un couple et un petit garçon qui jouent le tout pour le tout, deux cousins accompagnés de deux enfants dont les parents vivent déjà en Autriche, un vieux professeur au bout du rouleau qui s’est lié d’amitié avec un jeune Kurde fantasque et immodérément optimiste.

Toutes ces figures se croisent dans le film, et portent avec elles une psychologie, une tonalité, un destin spécifiques qui permettent au réalisateur de jouer sur une gamme étendue de sentiments, du tragique au comique. Montée sur des ressorts dramatiques assez convenus, cette fresque humaniste au propos honnête ne se prémunit pas suffisamment contre le piège de la plus value compassionnelle que lui tend son sujet.

Jacques Mandelbaum / Le Monde 27/01/2009

Quand ses parents ont fui l’Iran, Arash T. Riahi n’était encore qu’un enfant. Inspiré de sa propre histoire, son premier film de fiction raconte l’épopée tragique de réfugiés iraniens en quête d’une vie meilleure. Chassés par le pouvoir en place, persécutés pour leurs origines ou leurs opinions, tous se retrouvent bloqués aux portes de leur rêve : en Turquie.

Ce sujet-dossier recèle a priori bien des pièges, du pensum bien-pensant à la ­fresque démonstrative. Arash T. Riahi les évite tous, montrant un grand talent de conteur. Fidèle à certains traits identi­taires du cinéma iranien – la veine néoréa­liste, la présence des enfants, victimes innocentes du monde des adultes -, il tisse la chronique d’une saison en enfer. D’une précision documentaire quand il s’agit de dénoncer la cruauté d’un monde cloisonné, le film prend un souffle romanesque pour dire le prix exorbitant de l’exil. Ainsi cette scène poignante où un père de famille s’immole devant l’ONU, dans l’espoir que ses proches obtienne enfin un visa.

En situant l’essentiel de l’action à Ankara, le cinéaste choisit de se concentrer sur une seule étape du calvaire des réfugiés. Dans ce terrifiant purgatoire entre terre natale et terre promise, il prend le temps d’étoffer ses personnages et de nous les rendre intensément familiers, en suivant le parcours chaotique de chacun, d’hôtels miteux en organismes officiels. Au cœur de ce long hiver turc, Arash T. Riahi glisse aussi des respirations, scènes de quotidien ou de comédie. Il suffit alors de la plumée épique d’un cygne, morceau de choix volé par des clandestins crève-la-faim, pour que jaillisse le rire.

Mathilde Blottière / Télérama 28/01/2009

Vidéos

Illusions, désillusions

Catégorie :

À un moment difficile du film, alors qu’ils sont enfermés dans une cellule, Ali endort Azi et Arman en leur racontant un joli conte…
À côte de la parole du conte, des paroles de la chanson de la « cassette de l’exilé », Pour un instant la liberté est parcouru de nombreuses photos… Celles que la grand-mère remet de force à Ali au début du film, comme celles que prend alors Mehrdad… Les photos truquées que Manu envoie au Kurdistan… Évidemment, il y a encore les photos qui ornent les indispensables papiers officiels, pour lesquelles on peut aussi mourir… La parole endort, l’image dit vrai ? Le cinéma serait, selon le Godard du Petit Soldat, la vérité vingt-quatre fois par seconde… Pas du tout évident dans le film d’Arash T. Tiahi, dont le titre nous dit bien qu’elle n’est peut-être là que pour un instant…


Analyse : Joël Magny
Réalisation : Jean-Paul Dupuis
Cette vidéo peut être vue en relation avec la rubrique “Mise en scène et Significations”,
p. 7-8, du dossier « Collège au cinéma » n° 204, d’Arthur Mas, sur “Pour un instant la liberté”

Liberté, fraternité, égalité ?

Catégorie :

Rien de plus clairement visible sur cette affiche, que le mot “LIBERTÉ”.
Rien de plus éclatant également que la joie, le jeu de ces deux enfants, en bas, illustrant la “SOLIDARITÉ” sous la forme de la “FRATERNITÉ” sans doute.
Et l’égalité dans tout cela ? Le film ne cesse de la chercher, mais déjà cette affiche nous avertit : la liberté est-elle durable ? Ne porte-t-elle pas des traces des atteintes qu’elle subit chaque jour dans certains pays ?
Et cette colonne de cavaliers qui traverse une étendue désertique et glacée, dit-elle la solidarité, le chemin vers la liberté, la fuite des lieux où elle reste précaire ?…
Une affiche qui ouvre des pistes aussi riches et foisonnantes que le film d’Arash T. Tiahi…


Analyse : Joël Magny
Réalisation : Jean-Paul Dupuis
Cette vidéo peut être vue en relation avec la rubrique “L’Affiche”,
p. 1, du dossier « Collège au cinéma » n° 204, d’Arthur Mas, sur “Pour un instant la liberté”