Rouge comme le ciel

Italie (2006)

Genre : Drame

Écriture cinématographique : Fiction

École et cinéma 2024-2025

Synopsis

Inspiré de la vie de Mirco Mencacci, un des ingénieurs du son les plus talentueux d’Italie, ce film retrace le combat obstiné d’un jeune garçon aveugle pour atteindre ses rêves et gagner sa liberté…

Mirco perd la vue à l’âge de dix ans et doit poursuivre sa scolarité dans un institut spécialisé. Loin de son père, il ne peut plus partager avec lui sa passion du cinéma. Il trouve pourtant le moyen de donner vie aux histoires qu’il s’invente : il enregistre des sons sur un magnétophone puis coupe les bandes, les colle et les réécoute. L’école très stricte n’approuve pas du tout ses expériences et fait tout pour l’en écarter. Mais Mirco, loin de se résigner, poursuit sa passion…

Distribution

Mirco : Luca Capriotti
Francesca : Francesca Maturanza
Felice : Simone Gulli
Don Giulio : Paolo Sassanelli
Ettore : Marco Cocci
Le père : Simone Colombari
Le directeur : Norman Mozzato

Générique

Réalisation : Cristiano Bortone
Scénario : Cristiano Bortone, Paolo Sassanelli, Monica Zapelli
Photographie : Vladan Radovic
Montage : Giancarla Simoncelli
Direction artistique : Davide Bassan
Musique : Ezio Bosso

Autour du film

Avec un titre d’une poésie délicatement surnaturelle, le film nous invite avec douceur à ressentir le drame que vit un jeune garçon. Passionné de cinéma, il devient presque aveugle. Comment percevoir le monde sans regard ? Et surtout, comment vivre sa passion alors même que celle-ci semble désormais inaccessible ?

Tirée de la véritable histoire de Mirco Mencacci, le film nous offre une belle leçon. Un jeune aveugle réussit à nous offrir une perception plus profonde, plus belle, et aussi plus clairvoyante de la beauté et de l’art. Alors oui, le ciel peut être aussi bleu que rouge, la vision de notre monde ne s’arrête pas seulement à nos yeux grands ouverts. Voir avec nos oreilles, percevoir avec notre peau, telle est la plus belle invitation que nous offre ce récit filmique.

Rouge comme le ciel est aussi un très beau film sur l’enfance où, avec Mirco, un garçon intrépide que rien n’arrête, nous partageons le quotidien de ces enfants assignés à vivre loin de leurs familles, parce qu’aveugles. Nous partageons leurs joies comme leurs désarrois et solitudes, avec une émotion parfois poignante. Le cinéaste a réussi à filmer l’intimité de ces enfants aveugles avec une rare délicatesse du regard, sans jugement moralisateur ni pitié. Toute la beauté du film réside dans ce réalisme humaniste qui s’attache à nous dévoiler le quotidien d’enfants exclus et discriminés car touchés par le handicap. Véritable œuvre qui prône la découverte et plus encore l’intimité avec ces jeunes aveugles, Rouge comme le ciel nous fait sentir combien le monde ne s’arrête pas à nos peurs, ni même nos différences. L’imaginaire est une puissance de vie, tel semble être aussi le message porté par ce formidable film initiatique. C’est parce que Mirco prend très au sérieux le cinéma qu’il réussit l’exploit d’offrir à ses camarades ce monde de tous les possibles, il leur permet d’ouvrir leurs yeux et leurs oreilles à la richesse de la perception.

Véritable tour de force qu’il réussit à créer, Mirco surmonte ses peurs, combat son désespoir pour faire de son handicap un allié. Sa cécité lui permet d’inventer un nouveau langage, afin d’accéder à une dimension unique. C’est la plus belle leçon que ce récit de vie nous offre. Combien l’enfance est toujours ce temps de tous les possibles, du courage comme de l’imaginaire, de la confiance comme de l’amour. (Benshi)

« Rouge comme le ciel » est un très beau mélodrame, avec quelque chose en plus : c’est une histoire sur l’enfance. C’est l’histoire de Mirco qui, à la suite d’un accident domestique, devient aveugle. Selon la loi de l’époque (le film se situe dans les années 70), Mirco doit intégrer l’école spéciale pour aveugles de Gênes. Il est loin de sa famille et entouré d’enfants non-voyants comme lui, mais certains le sont depuis la naissance, alors que Mirco se souvient des couleurs. Il les décrit à ses camarades et il leur parle de cinéma, sa passion. La scène où il assiste à une séance avec ses nouveaux amis est une des plus émouvantes. Sa passion passe du virtuel au réel quand Mirco découvre un vieux magnétophone sur lequel il peut enregistrer des sons, des voix, et raconter des histoires. Mirco sans le savoir trouve à ce moment là le moyen d’expression à sa créativité. Si tout cela ressemble à un beau conte, c’est en réalité une histoire vraie. Le film de Bortone est basé sur la vie de Mirco Mencacci, un des ingénieurs du son les plus talentueux du cinéma italien. Les comédiens du film sont des enfants aveugles et « Rouge comme le ciel » est poignant. C’est le film qui a été le plus applaudi à la Fête internationale de Rome. Personne n’attendait Bortone sur ce genre de cinéma, lui, qui, il y a quelques années a signé le superbe et irrévérencieux documentaire sur la marijuana « L’herba proibita ». Il est formidable de découvrir que derrière ce documentariste pop se cache un réalisateur capable de faire des films pour le grand public ». L’unita – 19 octobre 2006

« Nous vivons à une époque où nous pensons que le nombre a plus de poids que l’individuel, mais en réalité ce sont les petites victoires qui changent le cours de l’histoire… Le risque en racontant une histoire comme celle-ci était de la rendre pathétique. La force a été de faire une histoire dramatique débordant d’imagination, de rire et de rêve…» — Roberto Rombi – La Repubblica

Pistes de travail

Un récit authentique

Mirco Mencacci est né en 1961 à Pontedera, une petite ville de Toscane. Il perd la vue à l’âge de 8 ans dans un accident domestique. Il développe alors une extrême sensibilité aux sons et devient musicien professionnel et producteur de musique. Mirco est l’inventeur du « son sphérique », utilisé pour la première fois dans un film de Michelangelo Antonioni et exploité depuis, par d’autres ingénieurs du son. Sa perception et l’apport qu’il fait au monde cinéma sont intrinsèquement liés au fait qu’il a perdu la vue lorsqu’il était enfant. Il a travaillé notamment aux côtés de Nanni Moretti Le caïman, de Fernan Ozpetek et de Marco Tullio Giordano

Nos meilleures années

Mirco, audiodescripteur pour ses camarades : lors de leurs sorties au cinéma, Mirco raconte à ses camarades les actions, il connaît par cœur le film. Il agit comme un audiodescripteur. L’audiodescription est un procédé qui permet de rendre des films, des spectacles ou des expositions, accessibles aux personnes non-voyantes ou malvoyantes grâce à un texte en voix off qui décrit les éléments visuels de l’œuvre. La voix de la description est placée entre les dialogues ou les éléments sonores importants afin de ne pas nuire à l’œuvre originale. Elle peut être diffusée dans des casques sans fil pour ne pas gêner les autres spectateurs. (Benshi)

Expériences

Un film inspiré de la vie de Mirco Mencacci, ingénieur du son

Mirco Mencacci est né en 1961 à Pontedera, une petite ville de Toscane. Il perd la vue à l’âge de 8 ans dans un accident domestique. Il développe alors une extrême sensibilité aux sons et devient musicien professionnel et producteur de musique. En 1992, il crée son propre studio d’enregistrement à Pontedera, puis en 1999 s’expatrie à Rome pour ouvrir une société de post-production son « Sam di Mirco Mencacci ».

En 2004 il devient membre de le société « Sound on Studios S.r.l », un autre studio son spécialisé dans le mixage de films. C’est alors qu’il crée les univers sonores de films italiens tels que « Le Regard de Michel Ange » de Michelangelo Antonioni, « Nos meilleures années » de Marco Tullio Giordana ou encore « La Fenêtre d’en face » de Ferzan Ozpetec.

Pour ses créations, Il travaille sur une nouvelle manière de diffuser le son et développe le système du « son sphérique », utilisé pour la première fois dans le film « Le Regard de Michel Ange ». Au festival du film d’Aubagne ainsi qu’au festival de films pour enfants « Cinekid » à Amsterdam, il en fait la démonstration et explique son travail d’ingénieur du son.

Mirco a également créé la Fondation « In Suono » dont l’objectif est de créer un parc proposant des ballades sonores (bruits naturels et urbains, musique et silence, espaces acoustiques…). Le but de cette opération est de sensibiliser les gens au phénomène de la pollution sonore.