Tableau (Le)

France (2011)

Genre : Conte

Écriture cinématographique : Film d'animation

Collège au cinéma 2013-2014, École et cinéma 2016-2017, Prix Jean Renoir des lycéens 2011-2012

Synopsis

Un château, des jardins fleuris, une forêt menaçante, voilà ce qu’un Peintre, pour des raisons mystérieuses, a laissé inachevé. Dans ce tableau vivent trois sortes de personnages : les Toupins qui sont entièrement peints, les Pafinis auxquels il manque quelques couleurs et les Reufs qui ne sont que des esquisses. S’estimant supérieurs, les Toupins prennent le pouvoir, chassent les Pafinis du château et asservissent les Reufs. Persuadés que seul le Peintre peut ramener l’harmonie en finissant le tableau, Ramo, Lola et Plume décident de partir à sa recherche. Au fil de l’aventure, les questions vont se succéder : qu’est devenu le Peintre ? Pourquoi les a t-il abandonnés ? Pourquoi a-t-il commencé à détruire certaines de ses toiles ! Connaîtront-ils un jour le secret du Peintre ?

Générique

Réalisation : Jean-François Laguionie
Scénario : Anik Le Ray, Jean-François Laguionie
Création graphique : Jean Palenstijn, Jean-François Laguionie, Rémi Chayé, Julien Bisaro
Musique : Pascal Le Pennec
Décors : Jean Palenstijn
Production : Blue spirit animation, Be Films
Distribution : Gebeka Films
Sortie en France : 23 novembre 2011
couleurs
Durée : 1h 16`
Voix
Lola / Jessica Monceau
ramo / Adrien Larmande
Plume / Thierry Jahn
Gom / Julien Bouanich
Garance / Céline ronte
Magenta / Thomas Sagols
orange de Mars / Magali rosenzweig
Claire / Chloé Berthier
L’autoportrait et Le Peintre / Jean-François Laguionie

Autour du film

« Le Tableau » : le bonheur simple de l’animation sans 3D

Le spectacle de ces images animées selon des lois qui ne sont pas celles du marché de la troisième dimension est si rafraîchissant, si satisfaisant, que l’on pardonnera au Tableau d’être un film imparfait. Il suffit d’accepter que le récit s’égare de temps en temps, que l’idée de départ se dissolve en chemin, avant de se reconstituer pour le finale. En route, on profitera d’une invention graphique constante.

Le tableau du titre a été peint par un artiste mystérieux, qui a peuplé un paysage nocturne luxuriant d’une population qui, au fil des années, s’est divisée en castes. Les Toupins ont eu la chance d’être entièrement colorés, il manque quelques coups de pinceau aux Pafinis, quant aux Rofs, ils ont été esquissés au trait. La place de chacun est fonction de son degré d’achèvement, et seuls quelques inconscients remettent en cause cette hiérarchie. Parmi eux, les inévitables amants maudits, lui Toupin, elle Pafinie. Le garçon a l’idée de partir à la recherche du peintre, forme une espèce de commando qui découvre qu’il peut circuler d’un tableau à l’autre dans l’atelier.

Jean-François Laguionie a voulu imaginer l’univers graphique et chromatique d’un artiste du début du XXe siècle (il pouvait difficilement confier le rôle du peintre à un disciple de Pollock ou de Rothko) et les personnages se meuvent gracieusement dans des décors aux couleurs franches, sous des cieux étranges.

Le scénario est à la fois sophistiqué et naïf. La peinture de l’univers sinistre du début du film laisse bientôt la place à une mise en abyme dans laquelle un autoportrait du peintre poursuit une dispute amoureuse avec un nu dont le modèle fut autrefois aimé.

L’une des plus jolies séquences – une poursuite à travers Venise – n’a d’autre raison d’être que de précipiter un personnage plutôt secondaire dans un décor spectaculaire, une version onirique de la Sérénissime. Ces détours font à la fois le charme et la faiblesse de ce film qui montrera aux plus patients et aux plus curieux que les ressources de l’animation en deux dimensions sont loin d’avoir été épuisées.

Thomas Sotinel / Le Monde 22 novembre 2011

Vidéos

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Canal + (Interview de Jean-François Laguionie)
Le tableau (Dossier de presse)