Virtuoses (Les)

Grande-Bretagne (1997)

Genre : Comédie dramatique

Écriture cinématographique : Fiction

Archives CAC, Collège au cinéma 1999-2000

Synopsis

L’année 1992 risque d’être décisive pour les familles de mineurs de Grimley, petite cité industrielle du Yorkshire. Les rumeurs de fermeture du puits de mine se précisent. Le défaitisme s’est emparé des musiciens de la fanfare malgré la détermination de leur chef, Danny, mineur retraité et rongé par la silicose.

De retour dans sa ville natale, Gloria Mullins, petite-fille d’un ancien musicien des houillères, sollicite une audition. Par principe et par tradition, la fanfare n’accueille pas les femmes et les étrangers. Gloria, après un talentueux solo de cornet à pistons, est exceptionnellement admise parmi les musiciens.

Une réunion syndicale met en évidence l’opposition entre les partisans du maintien des charbonnages et ceux qui accepteraient les indemnités de licenciements. Deux voisins inséparables, Jim l’irréductible et Ernie le rigolo, se battent sur la survie de la mine. Harry, ancien gréviste, déçu, n’a plus cette volonté de vaincre demeurée intacte chez son épouse Rita, militante inlassable au sit-in des femmes.

Andy, secrètement amoureux de Gloria, traîne son ennui de la table de billard à la salle de répétitions. Grâce à la ferveur de Danny, mais aussi au charme de Gloria, les musiciens reprennent goût à la compétition. Mais le déplacement à Saddleworth se termine en joyeuse débandade.

Si à Halifax, la fanfare s’est qualifiée pour la finale des Brass Bands, à Grimley, la situation s’est dégradée. Jim et Andy ont découvert l’emploi de Gloria aux études financières de la mine. Exaspérée par l’achat à crédit d’un trombone neuf, Sandra a quitté le domicile. Victime d’un malaise cardiaque, Danny attend la mort sur un lit d’hôpital. Désespéré après un numéro de clown chez une famille riche, Phil, le fils de Danny, est sauvé de justesse d’une tentative de suicide. L’aubade offerte à Danny devant l’hôpital aurait pu être le « dernier concert », mais Gloria, un moment écartée du groupe, donne sa démission quand elle apprend la duperie dont elle a été victime de la part des patrons, et décide de financer le voyage collectif à Londres. Danny, qui s’est échappé de l’hôpital, surgit sur la scène du Royal Albert Hall après le triomphe de sa fanfare. Il improvise un discours qui dénonce la nocivité du thatchérisme.

Distribution

– Phil
Un syndicaliste brisé. Pris au piège du chantage patronal, Phil réagit avec véhémence. Résister aux offres gouvernementales, c’est rester fidèle à un passé de lutte. Phil vit difficilement les suites de la grande grève de 1984, durant laquelle Il s’est battu jusqu’au bout : il a fait de la prison, et subit le chômage de 18 mois et un endettement qui subsiste encore. La mésentente conjugale s’est installée dans son foyer brisé. Le mécanisme implacable de l’endettement en a fait un écorché vif qui dérive vers le désespoir. Il s’est même renié en votant contre ses principes. La thématique de la cassure se retrouve au niveau des objets : le trombone cassé, la vaisselle jetée, la montre de l’enfant riche pulvérisée par un coup de marteau magique. La montée du désespoir se termine au bout d’une corde, dans un costume dérisoire de clown. Mais son trajet psychologique le mènera de la solitude désespérée au renouveau par la solidarité.

– Danny
Sa fonction de chef de fanfare fait de Danny le personnage central du film. Aimé et respecté de tous, le vieux mineur trouve dans l’amour de la musique le sens de la lutte sociale. Dans son sursaut contre le défaitisme, Danny a la chance de rencontrer Gloria car il trouve en elle la volonté de vaincre. En plus, elle est le lien qui rattache la fanfare à un glorieux passé. Il n’échappe cependant pas à la mentalité des gens du Yorkshire. Il dissimule les signes d’une maladie qui va bientôt l’emporter. Le silence est une forme de dignité. Il comprend le désarroi de son fils sans lui poser de questions. Une boutade remplace les grands discours : « Pas très soigneuse avec la vaisselle… » Le discours final sur la scène de l’Albert Hall n’en est que plus inattendu et révélateur.

– Andy
Pilier de salle de billard, il n’est pas du genre démonstratif. Visiblement il est amoureux, mais il ne veux pas le laisser paraître. À Gloria de prendre les initiatives, ce qui permet de réjouissants modèles de non-dits.

– Jim le taciturne et Ernie le rigolo
Les deux voisins : Jim observe et décide. Son regard est un jugement et son silence une autorisation. Quant à Ernie, il plaisante, invente les bons mots et cache sa véritable personnalité derrière une carapace de bonne humeur.

– Harry
Le joueur de tuba, n’est guère plus démonstratif. L’amertume de la grande grève perdue l’a profondément marqué. C’est ce que lui reproche Rita, militante inlassable et épouse courant d’air. Harry et Rita se croisent devant le pas de porte, comme deux étrangers. C’est Harry qui remplacera le chef hospitalisé.

– Rita
Alors que le défaitisme s’installe au sein de la communauté masculine, les femmes donnent l’exemple d’une détermination intacte. Alors qu’Harry joue du tuba, sa femme Rita milite avec d’autres femmes au comité de lutte installé en plein air à l’entrée de la mine.

– Vera et Ida
Les deux voisines, deviendront tout aussi inséparables que leurs maris Jim et Ernie. Elles se moquent gentiment de leurs deux « andouilles ». Elles ont le sens de la solidarité, et, surtout, stimulent l’esprit de compétition du groupe

– Sandra
La femme de Phil, comme des milliers d’autres mères de famille, assume avec dignité la pauvreté du ménage. Mais contrairement à son mari, elle ne cède pas au désespoir. En quittant la maison, elle choisit la solution qui peut encore préserver l’avenir de ses quatre enfants. C’est une réflexion de son fils de huit ans et demi qui apportera une lueur d’espoir dans une maison saccagée par les effets de l’ultralibéralisme.

– Gloria
Elle part avec un double handicap : sa condition de femme et son emploi chez les patrons. Mais ses origines locales et son talent de soliste ouvrent une brèche dans la citadelle masculine de la fanfare. C’est elle qui redonne le goût de la victoire à un groupe de musiciens que la ferveur de Danny ne mobilisait plus. Avec son beau sourire, elle prend les initiatives et trouve les solutions décisives. Lorsqu’elle jette le dossier à la face du patron, elle choisit définitivement son camp et annonce le geste de refus de Danny sur la scène du Royal Albert Hall.

Générique

Titre original Brassed off (Les Virtuoses)
Scénario Mark Herman
Réalisation Mark Herman
Image Andy Collins
Son Peter Lindsay
Décors Don Taylor
Costumes Amy Roberts & Geoff Alexander
Fanfare Dir. John Anderson
Interprétation
Danny / Pete Postlethwaithe
Gloria / Tara Fitzgerald
Andy) / Ewan McGregor
Phil / Stephen Tompkinson
Harry / Jim Carter
Jim / Philip Jackson
Ernie / Peter Martin
Vera / Sue Johnston
Ida Mary Heale
Simmo / Peter Grunn
Sandra / Melanie Hill
Gary / Tony Galacki
Shane / Luke McGann
Kylie / Sky Ingram
John Mackenzie / Stephen Moore
Ray Greasley / Ken Colley
Bernie Chapman / Bernard Wrighley
Madame Foggan / Olga Grahame

Production Steve Abbott pour Channel Four et Miramax
Film Couleurs (35mm)
Format 1/1,85
Durée 1h47
N° de visa 92 499
Distribution Diaphana Distribution
Sortie (France) 25 juin 1997

Autour du film

À la sortie de son film, en 1996, Mark Herman, cinéaste jusqu’alors inconnu, avait été présenté comme le « virtuose du film social ». La formule est heureuse.
Comment traiter un sujet grave et actuel sans tomber dans le discours militant, le mélodrame à thèse, la fresque édifiante ? Comment réussir un anti-Germinal ?
Mark Herman répond par l’émotion teintée d’humour. Le drame des licenciements est vécu à travers une particularité locale qui peut paraître anecdotique : la survie de la fanfare des houillères, alors que la fermeture du puits de mine est imminente.
Pour les gueules noires de Grimley et pour leurs familles, la fanfare est un lieu de rencontre, un prétexte à sorties dans les communes voisines, un goût de fête à odeur de bière. C’est aussi l’oubli illusoire de la dure réalité quotidienne, dans l’accomplissement de soi-même au milieu d’un groupe bien soudé. La fanfare symbolise la fierté et la fraternité.
Mark Herman nous introduit dans les rudes paysages industriels du Yorkshire, chez des gens qui ne montrent jamais leurs sentiments. Il nous fait partager leurs conversations, leurs loisirs, leurs blagues triviales, leurs scènes de ménage, leurs gestes de solidarité, leurs colères, leurs angoisses et leur révolte.
L’émotion et l’humanisme deviennent les armes efficaces du film politique, au plus fort de l’ultralibéralisme d’une Margaret de fer. Certains films se confondent avec l’histoire de leur pays, comme M. le maudit, La Règle du jeu, Le Voleur de bicyclette, Le Sel de la terre ou la Chinoise. Un an après l’extraordinaire succès des Virtuoses, les électeurs anglais faisaient le grand ménage.
Raymond Lefèvre

Les Virtuoses font une entrée en fanfare
« Le film puise dans une réalité déprimante de 1992, avec laquelle il ne triche jamais, la matière d’une comédie pleine de vie et de malice. Il fonctionne de bout en bout, émouvant et drôle, léger et essentiel. »
Pascal Mérigeau
, Le Nouvel Observateur, 26 juin 1997.

La fanfare de l’honneur
« Mark Herman échappe au film à thèse. Les différentes scènes de grève et les moments où les protagonistes réalisent que leur ville est à vendre sont montrés avec une pudeur qui est tout à l’honneur du réalisateur. pas de gros plans sur des visages en colère, maculés de boue et de suie, au sortir de leur mine, pas de digressions sur le malheur d’une famille dont tous les membres ou presque sont au chômage.

Il ne cherche pas à réaliser un documentaire pour la BBC, et se contente de laisser en arrière-plan les raisons pour lesquelles il a réalisé son film, laissant le soin au spectateur de démêler le reste, et de voir la part métaphorique présente dans cette fanfare dont la hiérarchie soigneusement ordonnée est à l’exact opposé d’un pays en train de se disloquer. »
Samuel Blumenfeld, Le Monde, 26 juin 1997.

La magie populaire d’un Capra
« Gaieté et humour doux-amer sont plus toniques que la grisaille ambiante. On respire l’air de The Snapper ; on se promène du côté ensoleillé de Leigh. Venant du cœur, la solidarité est notre force. Grâce à elle, on survit aux dégâts de l’huissier. On sera sauvé alors même que, piètre clown, on sombre dans la mélancolie.
Par cet envoi, Herman réussit, dans un film de choc, la fusion d’un cinéma britannique réaliste et la magie populaire d’un Capra. Et nous, quand irons-nous à la capitale, munis de trombones et de tubas, pour plaider, avec extravagance, notre cause ? »
Eithne O’Neill, Positif, juillet-août 1997.

Une mélodie en sol mineur
« Son échantillonnage de personnages frustes mais sentimentaux, vaincus mais obstinés, est source d’un bonheur chaleureux pour le spectateur français qui n’est pas sans se douter que de semblables désarrois sont à notre porte. Le charme de Pete Postlethwaite en chef de cet orchestre stupéfiant d’énergie harmonique fait passer le message d’un film qui rend évidente la passion frémissante de tous les participants. On en sort gonflé d’une joie simple qui n’exclut pas la réflexion. Un joli tour de force. »
Philippe Collin, Elle, 23 juin 1997

Pistes de travail

  • Géographie et mentalité

    Situer sur une carte la région du Yorkshire. Évoquer la crise des charbonnages et la grande grève de 1984, dont le souvenir est cruellement présent dans plusieurs séquences du film. Le Yorkshire, c’est aussi une mentalité. Ses habitants sont peu expansifs et ne montrent pas leurs sentiments. On peut trouver des exemples dans les dialogues, les situations, la gestuelle, les comportements, les non-dits.

  • Des images sur un discours

    On pourrait concrétiser le discours que Danny prononce sur la scène du Royal Albert Hall en l’illustrant d’exemples trouvés dans différentes séquences (brisure du couple, endettement, défaitisme, désespoir, pauvreté, mise en cause directe de Margaret Thatcher).

  • Mélange de genres et mélange de tons

    La réussite du film vient d’une grande maîtrise dans l’art de mélanger les genres et les tons. On peut ainsi faire la part de ce qui appartient
    – au documentaire (générique, scènes à la mine, émissions de TV),
    – au film musical (progression de l’action par la succession des concerts),
    – à la comédie (personnages comiques, répliques drôles),
    – au film social (lutte syndicale, combat des femmes, ventes à crédit et endettement, racket des usuriers),
    – au film politique (mise en cause directe du thatchérisme),
    – au drame (l’itinéraire tragique de Phil, la mort prochaine de Danny), avec un soupçon de mélodrame (les amours contrariées de Gloria et d’Andy).

  • Des objets qui deviennent symboliques

    Mis en place dans des situations différentes, certains objets prennent une valeur symbolique et deviennent des éléments de langage cinématographique. Par exemple, la lampe du casque de mineur (au générique et au cours du concert devant l’hôpital), la table de billard, les deux trombones, l’accoutrement de clown, la statue pieuse, le billet dans le ticket de caisse ou dans la cagnotte de la fanfare. Et surtout la pinte de bière, sur le bord d’une table de billard, dans l’euphorie d’un concert bien arrosé ou comme symbole de réconciliation après le geste de désespoir de Phil.

  • Un effet de style : l’art du contrepoint

    À deux reprises, la musique en situation (l’audition de Gloria avec le concerto d’Aranjuez, le concert d’Halifax) se trouve associée à des éléments étrangers à la scène évoquée (réunion patrons-syndicats, intervention des usuriers, défaite des mineurs). L’opposition de sens entre la tonalité de la musique et l’aspect douloureux de la réalité crée un effet de contrepoint qu’on pourra analyser pour en saisir la finalité.

    Mise à jour: 20-06-04

  • Expériences

    Le style réaliste fait partie d’une tradition qui parcourt l’histoire du cinéma britannique, depuis les premiers films muets jusqu’aux productions actuelles de Channel Four.

    En 1929, l’année de l’apparition du son en Grande-Bretagne, un film muet de John Grierson, Drifters, avait créé l’enthousiasme du public. Il décrit la vie quotidienne des pêcheurs de harengs à bord d’un chalutier en mer du Nord. La caméra traquait le geste vrai, refusait les artifices spectaculaires et s’intéressait à un personnage collectif, le groupe de pêcheurs.

    John Grierson, cinéaste et théoricien, avait résumé en une formule la nature du réalisme cinématographique qu’il venait d’inventer : « une esthétique au service d’une éthique ». Cette belle maxime servira de ralliement à une équipe de cinéastes talentueux qui formèrent la fameuse école documentariste anglaise (Humphrey Jennings, Basil Wright, Alberto Cavalcanti, Robert Flaherty…).

    L’influence de l’école documentariste est tellement forte qu’elle marque profondément les différents genres cinématographiques au lendemain de la Seconde Guerre mondiale (Brève Rencontre de David Lean, Le Chemin des étoiles et L’Ombre d’un homme de Anthony Asquith). Les classiques des films d’humour de cette époque sont également enracinés dans une réalité précise, avec une approche documentaire et un personnage collectif – les habitants du quartier de Passeport pour Pimlico (Henry Cornelius) ou les joyeux alcooliques de Whisky à gogo (Alexander Mackendrick).

    Le « Free cinéma » et l’héritage de Grierson

    En 1956, une contestation des impératifs de Grierson se manifeste dans un programme de trois courts métrages (Momma Don’t Allow de Karel Reisz, O Dreamland de Lindsay Anderson et Together de Lorenza Mazzeti). Ce « Free cinéma » n’est pas un mouvement isolé. La fin des années cinquante est en effet celle des « Jeunes Hommes en colère » de la littérature (John Osborne, Alan Sillitoe…) et des pièces d’avant-garde du Royal Court Theatre (La Paix du Dimanche, The Entertainer avec Laurence Olivier). Il se définit par le rejet de tout académisme, de l’atemporel et des stéréotypes, l’affirmation du provincialisme, et de l’engagement social et politique. Il est ainsi à l’origine de classiques comme Un Goût de miel (1961, Tony Richardson), La Solitude du coureur de fond (1962, id.), Samedi soir et dimanche matin (1960, Karel Reisz), The Entertainer (1960, Tony Richardson), le Prix d’un homme (1962, Linsay Anderson).

    Mais la colère de ces jeunes gens fut de courte durée, car le « Free cinéma » meurt avec le virage que constituent des films comme Tom Jones (1963, Tony Richards) et Ce Cher Disparu (1965, id.). D’autre part, l’afflux des capitaux américains porte un coup fatal à ce cinéma national par excellence.

    Le réalisme du petit écran

    Quand on voit les films de Ken Loach, Mike Leigh, Stephen Frears, on constate combien ils sont redevables aux grandes options réalistes du Free cinéma. La télévision anglaise, d’abord la BBC puis Channel Four, a encouragé la réussite de ce style réaliste : prise directe, souci d’authenticité, contexte local, langue teintée de provincialisme, libération des lourds impératifs de la superproduction.

    Un nouveau réalisme naît à partir de fictions enracinées dans les problèmes de société actuels : le chômage (Regards et sourires en 1981 et Raining Stones en 1995, de Ken Loach, The Van en 1996, de Stephen Frears), le travail au noir (Riff-Raff en 1990, de Ken Loach), la législation de l’ordre moral (Ladybird en 1993, de Ken Loach), la fermeture des puits de mines (Les Virtuoses en 1996, de Mark Herman). Tous ces films désignent directement leur cible : le libéralisme mis en place par Margaret Thatcher. L’humour se met également de la partie, lui aussi au service d’une éthique (The Full Monty, en 1997, de Peter Cattaneo, avec ses chômeurs strip-teaseurs. Le mélange des tons de ce nouveau réalisme a durci les messages.

    Outils

    Bibliographie

    Trente ans de cinéma britannique, Roland Lacourbe et Raymond Lefèvre, Ed. Cinéma 76, 1976.
    Le nouveau cinéma britannique, Philippe Pilard, Ed. Hatier, 1989.
    Histoire du cinéma britannique, Philippe Pilard, Ed. Nathan, 1996.
    L'Angleterre et son cinéma, Olivier Barrot, Cinéma d'aujourd'hui n°11.
    Le cinéma anglais, Freddy Buache, Ed. l'Age d'homme, 1978.

    Vidéographie

    Les virtuoses, Mark Herman. Distribution ADAV n° 19 744
    Raining Stones, Ken Loach. Distribution ADAV n° 8 942