Catégorie : Analyses de séquence
La Bandera, Pépé le Moko, Gueule d’amour… Bien sûr, Gabin est sans discussion le héros de chacun de ses films comme plus tard de La Bête humaine ou du Jour se lève ! Son nom apparaît en premier au générique de La Grande Illusion, comme son nom sur les affiches. Pourtant, il boude la très mondaine première du film, déçu par le film qu’il a visionné en privé. Il lui semble que Stroheim lui a volé la vedette, et même en partie Pierre Fresnay. Les relations entre von Rauffenstein et de Boëldieu l’ont emporté sur le couple “ouvrier-aristocrate” que formaient Maréchal et de Boëldieu. Et à y regarder de près, Maréchal n’est en effet guère le moteur de l’action de La Grande Illusion.
Pourtant, c’est bel et bien, en plus d’un film de Renoir, un film de Gabin et non de Fresnay ou Stroheim… C’est qu’en 1937, Jean Gabin est une star, un mythe, celui de l’ouvrier populaire, du voyou sentimental, poursuivi par un destin tragique…
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Analyse : Joël Magny
Réalisation : Jean-Paul Dupuis