Synopsis
Deux amis détenus, Émile et Louis, tentent de s’évader. Louis réussit grâce à Émile qui fait diversion. Dehors, Louis se lance dans le commerce de disques puis de phonographes. Il devient petit patron puis, son commerce prospérant, se retrouve à la tête d’usines de plus en plus gigantesques.
Émile libéré de prison demeure vagabond, se prélasse au soleil. Un jour il aperçoit la nièce du comptable de l’usine de Louis et tombe amoureux de la jeune fille. Il la suit jusque dans l’usine et, presque malgré lui, est embauché. Les deux anciens amis se retrouvent…
Distribution
Henri Marchand : Émile
Raymond Cordy : Louis
Germaine Aussey : Maud, la femme de Louis
France Rolla : Jeanne, la dactylo
Paul Ollivier : l’oncle de Jeanne
Jacques Shelly : Paul, l’amoureux de Jeanne
André Michaud : M. Auguste, le contremaitre
Léon Lorin : l’académicien sourd
William Burke : le ministre
Vincent Hyspa : Fred
Albert Broquin : Le marchand de primeur
Eugène Stuber : un gangster
Alexander D’Arcy (non crédité) : l’amant de Maud
Générique
Scénario et réalisation : René Clair
Assistant réalisateur : Albert Valentin
Musique : Georges Auric
Photographie : Georges Périnal, assisté de Georges Raulet
Costumes : René Hubert
Montage : René Le Hénaff
Décors : Lazare Meerson, assisté de Alexandre Trauner
Autour du film
Un film culte
À nous la liberté a été un film culte qui devint une sorte de slogan pour la jeunesse lettrée au cours des années 1930. Robert Brasillach écrira à son propos :
« Combien de fois avons-nous vu Sous les toits de Paris et ce spectacle amer et enchanté, avec ses Luna-Park où chantent les oiseaux mécaniques, sa poésie de papier doré et de romances, qu’est À nous la liberté ? Je ne saurais le dire, mais c’était pour nous le symbole de ce temps heureux, où les dangers restaient l’américanisme, la surproduction, et non la grève et la misère, et où, pour finir, deux vagabonds gagnaient en chantant, eux aussi, les routes joyeuses du destin. Ainsi l’écran nous donnait-il des nouvelles de l’univers. Ainsi apprenions-nous de René Clair à connaître Paris comme nous l’apprenions de Baudelaire, de Balzac. »
Le film de René Clair, avec Les Temps modernes (1936) de Charlie Chaplin, a fait figure de symbole pour la jeunesse intellectuelle française des années trente.
Chanson du film
La liberté, c’est toute l’existence,
Mais les humains ont créé les prisons,
Les règlements, les lois, les convenances
Et les travaux, les bureaux, les maisons.
Ai-je raison ?
Alors disons :
Mon vieux copain, la vie est belle,
Quand on connaît la liberté,
N’attendons plus, partons vers elle,
L’air pur est bon pour la santé.
Partout, si l’on en croit l’histoire,
Partout on peut rire et chanter,
Partout on peut aimer et boire,
A nous, à nous la liberté !
Pistes de travail
Analyse de séquence
Emile et Louis se recroisent des années après leur évasion de prison, alors que l’un est devenu patron d’usine et l’autre vagabond. Cette analyse de l’avant-dernière séquence du film montre comment René Clair, avec le cadrage, met en scène l’irruption du chaos dans un espace ordonné.