Biographie
Georges Lautner est né à Nice le 24 janvier 1926, d’un père bijoutier et d’une mère actrice, connue sous le nom de Renée Saint-Cyr. Au début des années 50 il devient assistant-réalisateur. » Simplement, je travaillais pour vivre. Je suis devenu metteur en scène par hasard et entêtement ! » affirme-t-il.
De fait, le hasard lui fait rencontrer Pierre Laroche, un membre de la bande de Jacques Prévert. Le culte de la dérision les rapproche, en fait des amis et sera à l’origine du Monocle noir (1961). Tourné par Lautner sur des dialogues de Pierre Laroche, qui signera également Le Septième Juré (1962), ce » Monocle » situe d’emblée Lautner parmi les meilleurs metteurs en scène du cinéma français. Un humour froidement sarcastique incarné par l’inoubliable Paul Meurisse, un ton d’un réel cynisme, une virtuosité de caméra indéniable, Georges Lautner gagnait, à cette époque, ses galons d’auteur. Contemporain de la Nouvelle Vague, ce statut lui sera néanmoins refusé. Lautner fait rire de sujets graves quand d’autres font réfléchir sur des histoires légères. Qui plus est, il remplit les salles avec des films au budget ridicule.
Lorsque la Gaumont l’appelle pour réaliser Les Tontons flingueurs, en 1963, il tournera pour la première fois dans des conditions financières décentes. Il n’attend pas la sortie du film, qui sera un gros succès, pour lancer le tournage des Pissenlits par la racine, nouveau film à tout petit budget. Car Lautner n’a pas le droit à l’erreur. Ses films doivent gagner de l’argent, sinon, il le sait, il devra quitter la scène. Une réputation assise par la série des » Monocles « , deux films cultes Les Tontons flingueurs et Les Barbouzes qui réunissent Michel Audiard, Lino Ventura, Bernard Blier et Francis Blanche ne suffiront malheureusement pas à attribuer à Georges Lautner la place qu’il méritait et qu’on lui confère aujourd’hui. La suite de sa carrière, toujours entre comique et polar, sera néanmoins brillante, bien que moins personnalisée. On citera pour mémoire de cette époque, Ne nous fâchons pas, Le Pacha, Quelques messieurs trop tranquilles, La Valise.
A partir de 1975, Georges Lautner met ses mises en scène au service d’acteurs-producteurs comme Alain Delon ou Jean-Paul Belmondo. Mais le miracle obtenu avec ses trois acteurs fétiches, Ventura, Blier, Blanche, qui savaient être à la fois drôles et inquiétants, ne se reproduit pas avec ces comédiens peut-être trop soucieux de leur image. Le cinéma de Georges Lautner devient alors, pour la première fois, vraiment commercial.
Avec plus de quarante films à son actif, Lautner est un des cinéastes français les plus productifs. Mine de rien, dans Les Tontons flingueurs, il a dépeint les années soixante, annoncé le conflit de génération et l’entrée dans la société de consommation sans en faire le thème principal de son film. Avant qu’il ne raccroche la caméra, on est en droit d’espérer de lui un grand film sur les années 90, à sa manière, par la bande évidemment. Il semble malheureusement cantonné, depuis L’Inconnu dans la maison, avec Jean-Paul Belmondo, d’après le roman de Simenon autrefois adapté par Henri Decoin avec Raimu, à des réalisations et des scénarios pour la télévision.
Filmographie
Mise à jour le 13 mai 2009