Blade Runner

Angleterre (1982)

Genre : Fantastique

Écriture cinématographique : Fiction

Archives LAAC, Lycéens et apprentis au cinéma 2001-2002

Synopsis

2019. Quatre Répliquants, des robots physiquement semblables à l’homme, s’évadent d’une colonie spatiale et parviennent à gagner Los Angeles. Le policier Rick Deckard, membre de l’unité spéciale  » Blade Runner « , est chargé de procéder à leur  » retrait « , autrement dit de les éliminer. Au cours de son enquête, il se lie avec la belle Rachel, à qui il apprend qu’elle est elle-même une Répliquante, et doit affronter le redoutable Roy Batty. Sa mission achevée, Deckard fuit avec Rachel, mais leur avenir demeure incertain.

Générique

Réalisation : Ridley Scott
Scénario : Hampton Fancher, David Peoples, d’après le roman de Philip K. Dick, Les Androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?
Image : Jordan Cronenweth
Chef décorateur : Lawrence G. Paull
Montage : Terry Rawlings
Musique : Vangelis
Interprétation :
Deckard / Harrison Ford,
Roy Batty / Rutger Hauer, Rachel / Sean Young,
Gaff Edward / James Olmos,
Pris / Daryl Hannah
Durée : 1h56
Sortie à Paris de la version intégrale : 23 décembre 1992

Autour du film

Blade Runner est un film hybride, et sa puissance procède de cette nature composite. D’une part, il s’agit d’un film de science-fiction, dont le récit s’organise autour de la figure du Répliquant, robot quasiment identique à l’homme, et qui impressionne par son tableau à la fois inquiétant et réaliste des premières décennies du XXIe siècle.
Mais contre tout attente, cette dimension de science-fiction intègre certains aspects que Blade Runner reprend à la tradition du film noir. Le personnage de Rick Deckard possède plus d’un point commun avec les privés interprétés par Humphrey Bogart sous la direction de John Huston (Le Faucon maltais) et surtout de Howard Hawks (Le Grand Sommeil). De cette alliance a priori contre-nature entre science-fiction et film noir, naît un objet absolument atypique. L’intrigue de Blade Runner suit le fil apparemment directif d’une enquête tout en ne cessant pas de faire des pauses et de dévier de sa course. Une grande inquiétude habite en fait le film, et celle-ci n’est jamais vraiment là où on l’attend. Elle concerne en effet moins notre avenir en général que des personnages ébranlés par l’absurdité de leur condition : le policier Deckard, incertain du bien fondé de sa mission d’extermination ; Rachel, bouleversée d’apprendre qu’elle est une Répliquante ; et le Répliquant Roy Batty, condamné à mourir précocement alors qu’il aimerait tant continuer à vivre. Ce sont eux en définitive qui font la beauté de Blade Runner.
Emmanuel Burdeau

Vidéos

Pistes de travail

Par de nombreux aspects, Blade Runner, sorti en 1982, préfigure la direction prise par le cinéma au cours des années 80.
La passion de Ridley Scott pour la bande dessinée, son expérience en tant que réalisateur de films publicitaires, expliquent peut-être qu’il ait accordé tant d’importance à l’aspect visuel de Blade Runner et à sa représentation du futur.
Il rejoint ainsi une génération pour qui l’image devient la valeur fondamentale. Les films cessent alors de témoigner d’un rapport à une réalité qui existe en dehors d’eux, ils s’emploient davantage à la création d’univers visuels qui les constituent en objets autonomes, privés de toute référence réelle. A cet égard, Blade Runner a été précurseur. Mais a posteriori, il apparaît surtout comme un modèle indépassable, car si son influence a été grande, rares sont les films qui ont su autant faire vibrer l’univers qu’ils créaient, et dépasser ainsi le souci de l’image pour l’image.

Mise à jour: 16-06-04

Expériences

Blade Runner est le troisième film de Ridley Scott. Avec le précédent, le mythique Alien, il forme une sorte de diptyque qui est le sommet esthétique de son œuvre.
Alien et Blade Runner non seulement appartiennent au même genre, la science-fiction, mais travaillent celui-ci de la même manière.
Dans les deux cas, Ridley Scott a imaginé un univers visuel d’une grande beauté, à l’intérieur duquel il a inscrit une fiction dont le déroulement ne répond pas aux canons du genre. Qu’il s’agisse d’anéantir le monstre qui s’est introduit dans un vaisseau spatial, ou d’éliminer une bande de robots ultra-perfectionnés qu’on appelle les Répliquants, le cinéaste ne cède pas au plaisir facile du spectacle ou du suspense pour le suspense, et préfère mettre progressivement en place un climat d’angoisse qui ne tient pas à des ressorts dramatiques mais trouve sa source dans un questionnement d’ordre métaphysique.

Outils

Bibliographie

Les structures de l'enfermement urbain, de Metropolis à Blade Runner, Jean-Louis Olive, Les Cahiers de la cinémathèque n° 44.
La photographie mérite bien notre méfiance, Revue Belge du cinéma n° 4, 1983.
Le passé et le futur au présent, Florial Jimenez, Cinéma, Rites et mythes contemporains n°13/14, 1991.
Ridley Scott, cinéaste du décor, Cahiers du cinéma n° 339, 1982.
Harrison Ford et Ridley Scott racontent, Première n° 64, 1982.
L'image pour l'image, Positif n° 295, 1985.
L'obsession de l'environnement, La Revue du cinéma n° 409, 1985.
La grande cavale, Studio n° 48, 1991.
Le cinéma fantastique, Patrick Brion, Ed. La Martinière, 1991.
Cinéma de science-fiction, Yves Aumont, Ed. l'Atalante, 1985.