Olga

France, Suisse (2021)

Genre : Drame, Récit initiatique

Écriture cinématographique : Fiction

Collège au cinéma 2024-2025

Synopsis

En 2013, Olga, une gymnaste ukrainienne de 15 ans talentueuse et passionnée, s’exile en Suisse, pays d’origine de son père, après que sa mère a été menacée pour ses activités de journaliste politique. L’adolescente tente de faire sa place au Centre national du sport. Mais la révolte d’Euromaïdan éclate à Kiev, impliquant ses proches. Alors que la jeune fille doit s’adapter à son nouveau pays et préparer le championnat européen, la révolution ukrainienne pénètre dans sa vie et va tout bousculer…

Distribution

Anastasia Budiashkina : Olga
Sabrina Rubtsova : Sasha
Caterina Barloggio : Steffi
Thea Brogli : Zoé
Jérôme Martin : Adrien
Tanya Mikhina : Ilona
Alicia Onomor : Juliette
Lou Steffen : Andréa

Générique

Réalisation : Elie Grappe
Scénario : Elie Grappe et Raphaëlle Desplechin
Musique : Pierre Desprats

Autour du film

Une énergie puissante irrigue ce portrait adolescent. Olga a quinze ans. Olga est gymnaste. Olga quitte Kiev et sa mère, direction un centre d’entraînement suisse, pour préparer le championnat d’Europe en vue des Jeux Olympiques. La nation helvète est le pays d’origine de son père, qu’elle n’a jamais connu. Et c’est sur cette terre inconnue, à laquelle elle est pourtant liée, que s’ancre son présent. L’action se passe en 2013, alors que la révolte populaire monte en Ukraine. L’athlète va ainsi se définir, tout au long de cette heure et demie de fiction, par son placement sans cesse entre-deux. Entre deux pays, entre l’intime et le collectif, entre la passion et la raison, entre le corps et l’esprit, entre l’enfance et l’âge adulte. Une passionnante période charnière d’une vie encore jeune, mais déjà riche. C’est ce qui porte et triture à la fois cette héroïne des temps modernes.

Elie Grappe et sa scénariste Raphaëlle Desplechin ont minutieusement construit le parcours de cette sportive déterminée, mais confrontée à des choix cornéliens, alors que sa génitrice journaliste et son peuple sont embarqués dans les événements d’Euromaïdan. À distance de ce qui a fait d’elle ce qu’elle est, elle endure dans sa chair la séparation. Mais cette masse organique, irrémédiablement tendue vers la performance, l’aide aussi à avancer sur le chemin de son existence. La véritable gymnaste Anastasia Budiashkina livre une interprétation habitée, pour ses premiers pas devant la caméra. Cadrés au plus près et suivis sans relâche, sa peau, ses muscles, son souffle, son regard donnent le tempo à sa création fictionnelle, avec une véracité documentaire hallucinante. Le cinéaste place son objectif en spectateur actant du sport et de l’effort sans cesse remis en jeu. Sa maîtrise dans l’immersion et le cadrage des enchaînements et figures épate. — Olivier Pélisson